Selon la ministre des Finances, la Tunisie n'a pas encore intégralement réglé sa dette extérieure

Le président de la commission des finances à l’Assemblée des représentants du peuple, Abdeljalil Heni, a annoncé que la commission avait tenu, la veille, une séance d’audition consacrée au suivi de l’exécution du budget de l’État pour l’année 2025. Cette réunion marquait la première participation de la ministre des Finances, Mechkat Salama Khaldi, à une séance de travail avec les députés, après plusieurs absences ayant suscité leur mécontentement. 


Au cours de cette séance, la ministre a présenté un rapport sur l’exécution du budget jusqu’à fin septembre 2025, dont les chiffres sont proches de ceux publiés fin août. Abdeljalil Heni a toutefois souligné la faible progression des dépenses d’investissement, comparée aux autres postes budgétaires, un point déjà relevé par la commission dans ses précédents suivis.
Revenant sur les récentes informations relayées par l’agence Tunis Afrique Presse (TAP), le président de la commission a indiqué que la ministre des Finances avait formellement démenti les chiffres selon lesquels la Tunisie aurait remboursé 125 % de sa dette extérieure à fin septembre 2025. Selon Mechkat Salama Khaldi, le taux réel de remboursement s’élève à environ 80 %, et une partie de la dette, intérieure et extérieure, reste à honorer durant le dernier trimestre de l’année.
Pour rappel, la TAP avait annoncé le 8 octobre que la Tunisie avait dépassé ses prévisions budgétaires en remboursant 8,469 milliards de dinars, soit 125 % des échéances prévues pour 2025, ce qui aurait signifié un remboursement anticipé de l’ensemble de la dette annuelle.
Abdeljalil Heni a par ailleurs précisé que le taux d’exécution du budget de l’État a atteint 75 % à fin septembre, un niveau jugé positif et qui devrait permettre à l’État d’éviter le recours à un budget complémentaire, contrairement aux exercices précédents. Il a néanmoins signalé une légère hausse de la masse salariale par rapport aux prévisions initiales, principalement due à l’intégration des enseignants suppléants et des ouvriers contractuels. Enfin, il a rappelé que les principaux défis restent la lenteur de la mise en œuvre des dépenses d’investissement et la persistance du déficit commercial, deux éléments qui continuent de peser sur la stabilité économique du pays.

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