L’Assemblée Générale Ordinaires des actionnaires de la STB a duré plus de trois heures dans une salle comble à l’hôtel Laico de Tunis. A la tête du conseil d’administration depuis septembre 2008, Mr Abou Hafs Amor Najai

L’Assemblée Générale Ordinaires des actionnaire de la STB a duré plus de trois heures dans une salle comble à l’hôtel Laico de Tunis. A la tête du conseil d’administration depuis septembre 2008, Mr Abou Hafs Amor Najai a essayé de répondre aux interventions habituellement vigoureuses des actionnaires de la première banque publique tunisienne.

Comme à l’accoutumée, le mot d’ouverture du Président a été suivi par un résumé du rapport d’activité du Conseil d’Administration reprenant les chiffres clés de l’exercice 2008. Le total bilan est passé de 5102,022 à 5729,601 MD en croissance de 12,3%. Les ressources mobilisées auprès de la STB se sont accrues de 5,3% par rapport à 2007 avec conjointement un repli des instruments monétaires et financier de 32,3% et une hausse plus marquées au niveau des dépôts de la clientèle qui ont pour la première fois dépassé la barre des 4000 MD, à 4008,740 MD, en hausse de 11,1%. L’élargissement de la base des déposants est un véritable levier de sécurité pour la banque et tout le système financier tunisien. Beaucoup se rappellent les problèmes vécus par des banques prestigieuses dans le sillage de la crise des subprimes. Au niveau des crédits, l’encours au 31 décembre 2008 est passé à 4454,4 MD, +16,5%, contre des prévisions de 3988 MD. Cette évolution découle de la forte progression de 25% des crédits de gestion à 1542 MD, et des crédits aux particuliers en hausse de 26,8% à 736,2 MD. L’activité des crédits d’investissements, reléguée dans l’ordre de priorité de l’ancienne équipe dirigeante, a rompu avec sa tendance baissière, avec une hausse de 6,7% à 1940 MD soit un léger dépassement des prévisions de 59 MD. Cette même politique de crédit axée sur le financement à court terme et le retail banking a été expérimentée au niveau de la BH lors du passage de M. Najai à la tête de cette banque ; Le concours de la STB à l’économie a augmenté de 14,9% à 4699 MD, représentant une part de 17% du total du secteur.

Le produit net bancaire s'est élevé quant à lui à 220,070 MD, en hausse de 6,54%. La banque a observé une petite hausse de sa marge d’intermédiation de 3,4 à 153,186 MD. La marge sur commission a atteint 45,5 MD, en hausse de 7,8%. Le Résultat Brut d’Exploitation a connu une progression de 7% à 126,063%. La banque a dégagé un résultat net de 32,239 MD au 31 décembre 2008, contre 31,576 MD en 2007, soit une croissance minime de 2%. La rentabilité des fonds propres s’est située à 7,33%, pratiquement son niveau en 2007 de même que le ROA qui a légèrement reculé de 0,64 à 0,60%.

L’encours des CDL reste le talon d’Achille de la STB, avec un taux à 23,1% à fin 2008, contre 26,7% un an plus tôt. Mr Najai admet le poids accablant des créances classées pour la STB n’hésitant pas à les comparer à un cancer qui ronge les résultats de la banque, mais y verrait en même temps un gisement énorme au prix d’un effort de recouvrement colossal. Les provisions sur créances douteuses consomment 34% du PNB mais restent insuffisantes avec un taux de couverture encore bien loin des 70% requis pour la fin de l’actuel exercice, à 50,7% en 2008, contre 48,5% en 2007. Rien que dans le secteur du tourisme, 200 dossiers sont actuellement en contentieux une centaine serait en voie de sortie selon Mr Najai. A entendre les chefs des grandes banques tunisiennes, l’héritage des CDL provenant des projets touristiques défaillants continue de hanter les esprits.

S’agissant du groupe, les produits d’exploitation consolidés sont ressortis en hausse de 6,2% à 384,9 MD contre 362 MD en 2007. Contrairement aux prévisions avancées, le deuxième PNB du secteur bancaire tunisien a connu un ralentissement au cours de l’exercice écoulé n’augmentant que de 6% contre 14% prévu initialement et une croissance plus accélérée en 2007 de 12%; La hausse des frais du personnel de 9,5% à 84 MD et l’absence de plus values de cession sur éléments d’actifs, comme ce fut le cas en 2007 avec la vente d’Abou Nawas Tunis et Les AMS, a fait que le résultat d’exploitation consolidé s’en trouve un peu écorché à 41,1 MD contre 47 MD l’année précédente.

Certaines filiales ont connu un exercice difficile à l’instar de SOFIGES qui termine sur un résultat négatif de 1,990 MD contre un bénéfice de 761 mille dinars en 2007, et l’Immobilière de l’Avenue dont le déficit s’est creusé de 0,135 MD en 2007 à 2,3195 MD en 2008. STB Capitalis, la Générale des ventes et STB SICAR cumulent également des pertes de 1,78 MD. Le résultat Net Part du groupe a reculé de 35,314 à 26,482 MD, soit -25% entre 2007 et 2008. Ainsi, le résultat du groupe revient à ses niveaux de 2006, et demeurant très sensible aux opérations de restructuration du portefeuille. On a par ailleurs appris que la banque penchera vraisemblablement vers une fusion Sofiges/Capitalis à la recherche d’économies d’échelle.

Evoquant les perspectives d’avenir, Mr Najai a annoncé un résultat net prévu à 40 MD à fin 2009. Le responsable admet que le plan de transformation de la banque s’avère délicat et assez compliqué, avec une centaine de grandes actions recensées à ce jour et qui concernent en premier lieu le risque opérationnel amplifié par la faiblesse du système d’information actuel de la STB. L’ouverture de nouvelles agences reprendra à un rythme lent contrairement à la concurrence et se fera sous forme de structure légère avec des effectifs limités. A la question d’une éventuelle augmentation de capital, Mr Najai a souligné la nécessité de consolider les fonds propres de la banque face à un ratio Cooke en constante baisse, de 10 à 9% entre 2007 et 2008, mais l’alternative la plus plausible serait plutôt le recours au marché obligataire, le coût d’une augmentation de capital reviendrait en effet assez cher.


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