Après un début d’année très chaotique qui a été surtout caractérisé par un décrochage important du TUNINDEX au cours du mois de janvier (-5,6%) suivi d’un glissement qui a entraîné l’indice le 18/03/200

Après un début d’année très chaotique qui a été
surtout caractérisé par un décrochage important du TUNINDEX au cours du mois
de janvier (-5,6%) suivi d’un glissement qui a entraîné l’indice le
18/03/2003 à un plus bas sur 4 ans à 1017,20 points, le marché a amorcé
depuis une reprise de grande ampleur. En un mois, jour pour jour, le marché a
repris plus de 100 points à 1126,07 points au 17/04/2003. Du coup, il a effacé
toutes ses pertes depuis le début de l’année et se retrouve de nouveau en
territoire positif. Cette reprise n’est pas sans rappeler d’autres
mouvements de hausse sur une période relativement courte et de même amplitude
tels que ceux intervenus en Février 1999 ou en Janvier 2000.

Ce redressement spectaculaire peut être expliqué par
plusieurs facteurs :

Tout d’abord, il faut mentionner le contexte
international qui était très incertain avec en toile de fond la guerre en Irak
et les conséquences défavorables qu’elle pouvait engendrer sur l’économie
internationale. L’issue rapide de la guerre et la non survenance des scénarios
catastrophiques simulés, a permis d’entrevoir l’avenir avec beaucoup plus
d’optimisme. Ceci a eu un impact très positif sur la psychologie des
investisseurs jusque là paralysés par l’éventualité d’une mauvaise
tournure des évènements.

Ensuite, sur le plan du marché boursier tunisien lui-même,
la succession de mauvaises nouvelles a fortement affecté les performances
boursières des sociétés cotées qui ont dû subir des dégagements massifs de
la part d’investisseurs plus que jamais méfiants. Ces mouvements ont
occasionné des chutes violentes de cours à des niveaux extrêmement bas
donnant aux titres concernés des valorisations très attractives. (Exemple :
à fin janvier 2003, on comptait 20 sociétés des 45 cotées qui se traitaient
à des multiples de bénéfices inférieurs à 7 fois leurs bénéfices récurrents).
Conséquence de cela, un regain d’intérêt a été observé et un mouvement
de chasse aux bonnes affaires a pris place.

Enfin, les nouvelles macro-économiques ont suggéré
jusqu’à présent une bonne résistance de l’économie tunisienne aux chocs
extérieurs puisque les performances notamment au niveau du commerce extérieur
sont très satisfaisantes. Avec des perspectives prometteuses sur le plan de la
production agricole et la dissipation progressive de l’attentisme des opérateurs
économiques, les conditions d’amélioration de la croissance économique
semblent à nouveau réunis. Le récent geste de la BCT de baisser le TAO de 3/8%
qui participe également à l’objectif de relance économique, a été
accueilli très positivement par la communauté boursière puisqu’il contribue
en même temps à augmenter l’attrait des investissements en actions.

Dans une période de grande incertitude, la volatilité récente
du marché boursier est naturelle et reflète l’extrême sensibilité des opérateurs
aux moindres changements dans les variables macro et micro économiques. 
L’amplitude de la récente hausse n’a rien de surprenant et exprime
plutôt une nette amélioration du sentiment boursier. Ce réajustement des
cours devrait être bénéfique à un marché boursier qui était plutôt à la
dérive pendant les derniers mois et qui avait certainement besoin d’une bouffée
d’oxygène. Ceci ne doit cependant pas occulter la persistance des problèmes
structurels de fonds inhérents à l’environnement de la bourse (transparence
des sociétés, culture boursière, épargne longue, sécurité des épargnants…)
qui restent les principaux obstacles au vrai décollage du marché boursier.

© Copyright Tustex
2003.