Mohamed Saleh Souilem : Le financement direct du budget de l’Etat par la BCT était l’unique solution

Invité sur le plateau de l’émission Expresso sur les ondes de radio Express FM, Mohamed Saleh Souilem, ancien directeur général des politiques monétaires au sein de la Banque Centrale de Tunisie, a indiqué que sur la dernière période de trois ans, les agences internationales de notation n’ont eu de cesse de faire baisser la note de la Tunisie à un point tel que l’on pourrait dire que le pays est au bord de la faillite. Or et en dépit de la situation politique et économique, la Tunisie a respecté tous ses engagements vis-à-vis du marché international en remboursant ses dettes, à l’instar du montant remboursé le 19 février dernier de 850 millions d’euro, considéré comme le plus important montant.

Dans le même propos, Mohamed Saleh Souilem a estimé que les agences de notation internationales ont l’obligation de réagir en essayant de donner des signaux positifs. Et de poursuivre que la Tunisie ne dispose plus d’emprunts en nombre sur le marché monétaire international. En effet, le pays ne devra s’acquitter que d’une échéance d’un milliard de dollars à fin janvier 2025, suite à quoi les montants dus seront moins importants. Selon les dires de l’ancien directeur général des politiques monétaires, la suspension de contraction des emprunts sera perçue comme une sorte de purge  pour la Tunisie qui lui permettra dans l’avenir de faire baisser la dette publique, notamment l’endettement extérieur et le service de la dette.

Par ailleurs, l’invité d’Expresso a expliqué que le service de la dette en 2024 se fixé à hauteur de 25 milliards de dinars sur un budget de 77 milliards de dinars. Rappelons à ce titre que le service de la dette au titre de 2016, n’a pas dépassé le seuil des 6 milliards de dinars. Toutefois, il a indiqué que la situation économique gardera son statut critique au cours de ces deux années. De plus, Mohamed Saleh Souilem a précisé qu’il a été l’un des fervents défenseurs de l’indépendance de la Banque centrale de Tunisie ainsi que du non financement direct du budget de l’Etat et ce, en raison des risques qui y sont afférents. Cependant, il a ajouté qu’au regard du fait que toutes les possibilités d’emprunt sont négatives, il n’y avait pas d’autre solution à adopter.

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