Les dettes de l’Etat auprès des banques de la place atteignent les 35 milliards de dinars

L'expert financier, Moez Hadidane a rapporté ce vendredi 10 novembre 2023 sur les ondes de radio Express FM, que le rapport publié récemment par l’agence de notation Fitch Ratings a évoqué le recours progressif de l'État tunisien à l'endettement auprès des banques face à la rareté des autres ressources, notamment celles de financement extérieur. Cette situation a débouché sur des pressions sur la liquidité au niveau des banques, en plus de la concurrence créée vis-à-vis du secteur privé en matière d'obtention de financements.

Dans le même propos, l’invité d’Expresso a ajouté, que le rapport de Fitch Ratings a également évoqué la possibilité de provoquer une confusion sur les passifs et les actifs des banques en cas d'incapacité de l'État à remplir ses obligations. Le système bancaire se trouve de ce fait, confronté à des risques en termes de liquidité et des taux d'intérêt, ce qui pourrait menacer le marché financier en Tunisie. Et de souligner que malgré les risques pesant sur ce processus, ledit rapport n'indique pas que la Banque centrale de Tunisie est le principal superviseur des opérations de dette de l'État auprès des banques, et qu'elle intervient donc pour fournir le financement nécessaire à les banques en cas de défaillance de l’État.

En outre, Moez Hadidane a expliqué que certaines banques sont confrontées à un risque plus élevé que d'autres parce que l'État et ses institutions monopolisent environ 30% des prêts accordés par les banques. Il a souligné que l'encours de la dette publique auprès des banques atteint environ 20 milliards de dinars, outre les dettes des établissements publics auprès des banques qui s'élèvent à 14 milliards de dinars. Ainsi, les dettes du secteur public auprès des banques sont estimées à environ 35 milliards de dinars, ce qui représente une somme importante.

L’expert financier a ajouté que les solutions alternatives pour financer le budget de l'État se concentrent sur l'autonomie en augmentant la capacité de production et en améliorant la culture du travail, en plus de mener une série de réformes comprenant l'élargissement de l'assiette fiscale et la conclusion d'un accord avec le Fonds monétaire international, ainsi qu'à examiner la performance de certaines entreprises publiques.
 

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