Donnant suite à la première vague de l’enquête menée en collaboration par l’Institut national de la statistique (INS) et la Banque Mondiale (BM), une seconde vague a été entreprise sur l’impact du Covid-19 sur le quotidien des Tunisiens, et ce, couvrant la période du 15 au 21 mai 2020, lié au début du (dé)confinement ciblé. La deuxième vague a été administrée auprès du même panel et a porté sur les thèmes : les connaissances et comportements sociaux des tunisiens en lien avec le COVID-19, l’accès aux biens et services, la santé mentale, l’enseignement des enfants, la situation financière des ménages et l’activité économique.
Déconfinement et gestes barrières
Il ressort des résultats de la deuxième vague d’enquête que une majeure partie des interrogés semble avoir adopté des mesures préventives contre le virus. Néanmoins, un certain nombre de changements de comportement ont été observé en comparaison à la période de confinement total. Ainsi seulement 50% des interrogés déclarent éviter les rassemblements tandis qu’ils étaient de l’ordre de 72% au cours de la première vague d’enquête. A contrario, l’utilisation des masques a enregistré une hausse passant de 49% à 64%. Par ailleurs, moins de 40% des répondants ont affirmé avoir des difficultés à s’approvisionner en farine et semoule. S’agissant des impacts du confinement sur la santé mentale, 41% des interrogés déclarent avoir souffert d’insomnie plus que d’habitude, 32% de tristesse, 24% d’un grand manque de concentration, 13% de violences domestiques et seulement 3% disent être plus épanouis. Sur le plan de la santé physique, les interrogés, à hauteur de 50% ont déclaré être satisfaits en matière de sécurité personnelle et soutien de la famille et des amis.
L’éducation du temps du confinement
Dans le registre de l’éducation, parmi les ménages ayant des enfants, 61% déclarent que ces derniers n’ont participé à aucune activité d’apprentissage. Les activités les plus fréquentes ont été faire les devoirs, regarder des programmes éducatifs à la télévision et l’utilisation de plateformes numériques d’apprentissage. Par ailleurs, concernant le marché de travail au sortir du confinement total, une grande partie des travailleurs ont repris une activité professionnelle.
Ainsi, 41% des personnes interrogées lors du deuxième passage de l’enquête et qui étaient occupées avant le confinement ne travaillaient pas encore. Parmi les 41% se déclarant en arrêt de travail, plus de 80% citent des raisons directement ou indirectement liées au COVID19. Les unités de production familiales continuaient à être très impactées par la crise. En effet, plus de 50% de celles-ci souffraient soit d’une baisse soit d’un arrêt de leur revenu. Environ 90% des interrogés ont été affectées à travers la fermeture de l’entreprise ou par la perte de clients, difficulté de transport de marchandises et matière première.
Les finances vont mal
S’agissant de la situation financière des ménages, celle-ci ne s'est pas améliorée ou s'est détériorée pour la quasi-totalité d’entre eux. Avant l’annonce de la crise, près d’un quart des 40% les plus pauvres avaient régulièrement recours à l’endettement pour boucler les fins de mois. Aussi, 57% d’entre eux considèrent que leur situation financière s’est détériorée depuis le confinement. Plus de la moitié des 40% les plus pauvres déclarent ne plus être en mesure de couvrir leurs charges fixes et dont 95% déclarent ne pas pouvoir payer leurs factures, 37% déclarent ne pas être capable de rembourser leurs dettes ou crédits alors que seuls 10% n’auraient pas été en mesure de payer leur loyer. Les indicateurs de solvabilité se sont dégradés pour l’ensemble des ménages. Ainsi, seuls 44% d’entre eux se déclarent capables de mobiliser en urgence une somme de 200 dinars pour couvrir une dépense nécessaire et imprévue.
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