Algérie : L’avenir sera solaire.[Suite]

Le ministère de l’énergie et des mines a organisé, la
semaine dernière, un atelier de réflexion consacré à la stratégie de
développement et à l’avenir des énergies renouvelables en Algérie, et en
particulier au recours à l’énergie solaire. Le séminaire a réuni les
professionnels du secteur énergétique, de l’enseignement supérieur ainsi que les
agences spécialisées. Un des intervenants, Faycal Abbas, secrétaire général du
ministère de l’énergie et des mines, a déclaré que : « les énergies
renouvelables sont l’un des grands axes de la politique énergétique algérienne
».

Comme le rappelle souvent le Président Bouteflika, les
ressources pétrolières et gazières du pays ne vont pas durer éternellement. Si
elles sont une aubaine pour le moment, à long terme, l’Algérie devra faire appel
à des sources d’énergie de substitution. Avec une augmentation de la production
du pétrole brut projetée à 2 millions de barils par jour et une production
gazière de 85 milliards de mètres cubes d’ici à 2010, le gouvernement s’attelle
à rechercher des solutions et des opportunités dans d’autres voies – et un
consensus semble émerger autour de l’option solaire.

De par sa situation climatique privilégiée, l’énergie
solaire convient parfaitement à l’Algérie, et le pays dispose d’un potentiel de
production évalué à 169 440 TWh par an, ce qui équivaut à environ 60 fois la
consommation de l’Europe des 15 (estimée à 3 000 TWh par an).

De plus, un dispositif législatif a été adopté afin de
promouvoir le recours aux sources d’énergies renouvelables. La loi de 2002
relative à l’électricité et ses différents amendements, accordent des mesures
fiscales incitatives aux producteurs d’électricité produite à partir de sources
renouvelables, comme par exemple des primes avantageuses.

A ce jour, plus d’un millier de foyers (une vingtaine de
villages) dans le Sud du pays bénéficient de l’électricité grâce à des systèmes
solaires photovoltaïques dans le cadre du programme national d’électrification.
Un deuxième programme de même nature sera réalisé pour couvrir 16 villages dans
le grand Sud et dans la région des Hauts Plateaux.

L’objectif final est de porter la part des énergies
renouvelables dans le bilan électrique national à 6% à l’horizon 2015.  Ce
chiffre parait ambitieux si l’on considère le taux actuel, qui ne représente que
0,02%, soit l’équivalent de 5 GWh. 

La société Nouvelle Energie Algérie (New Energy Algeria –
NEAL), qui a pour actionnaires deux entreprises publiques (Sonatrach et Sonelgaz
avec 45% chacune) et une société privée (SIM avec 10% des parts), a été crée en
qualité d’agence algérienne des énergies renouvelables, afin de développer des
projets dans le domaine des énergies renouvelables sur l’ensemble du territoire
national.

Le projet SPP I de Hassi R’mel est un projet hybride
solaire/gaz d’une capacité de 150 MW, dont un champ solaire de 25MW. Le projet
est évalué à 150 millions de dollars. Ce projet inaugure une série de centrales
électriques en hybride gaz/solaire avec, pour objectif, d’atteindre une capacité
de production totale de 500 MW d’ici à 2010. NEAL projette la mise en place
d’installations solaires thermiques avec un système de parabole de miroirs
géants. Par ailleurs, une fois que les installations seront mises en service, 
l’objectif à moyen terme est de commencer à exporter l’énergie ainsi produite
vers l’Europe. Autres avantages: des économies de consommation de gaz, la
préservation durable de l’environnement et la réduction des émissions de CO2.

Tewfik Hasni, PDG de Neal, a déclaré à OBG que l’Algérie «
avait besoin d’un mixte énergétique différent». Il a également souligné que les
hydrocarbures n'étaient pas une solution à long terme et que le potentiel des
énergies renouvelables, et notamment  celui de« la solution thermique est sure
et respectueuse de l’environnement ». « Avec de bonnes installations dans 10% du
Sahara, nous pourrions alimenter la totalité des besoins énergétiques de
l’Europe » a-t-il rajouté.

Parmi les autres projets en cours, une ferme éolienne d’une
puissance de 10MW sera réalisée à Tindouf. Ce projet innovant consiste en un
mixte de production hybride combinant diesel et énergie éolienne.

Le mois dernier, à Oran, à l’occasion de la 5e Conférence
stratégique internationale sur l’Energie (CSI5), le Ministre de l’énergie et des
mines Shakib Khelil a annoncé la volonté de l’Algérie de produire de
l’électricité à partir du nucléaire. Il a confirmé que l’Algérie recélait
d’importants gisements d’uranium et que le gouvernement entendait bien les
utiliser afin d’accroître la production d’électricité à long terme. Sans doute
pour rassurer les autres pays sur les intentions algériennes dans le nucléaire,
le ministre a ajouté que ce projet serait réalisé en partenariat avec des
groupes étrangers.

OBG

Themes :

© Copyright Tustex