Les discussions entre la délégation tunisienne aux réunions annuelles du FMI et de la banque mondiale avec le staff technique du Fonds se poursuivent à Washington en vue d’un accord qui pourrait très probablement intervenir d’ici la fin de la semaine. La Tunisie avait demandé un financement de 4 milliards $ alors que l’accord porterait sur moins de 2 milliards $ (environ 6,6 milliards DT) selon une déclaration à la presse de Marouane El Abassi, gouverneur de la BCT, citée par le journal Assabah dans sa livraison du 11 octobre 2022.
El Abassi semble confiant dans la conclusion de l’accord mais, pour lui, le vrai test serait l’avancement de la Tunisie dans la réalisation des réformes à la fin du premier trimestre de 2023 à l’occasion de la prochaine visite des experts du FMI. Les réformes porteraient sur 49 mesures dont 27 seraient déjà en cours d’implémentation. Les axes majeurs du programme Tunisien des réformes sont relatifs à la maitrise de la masse salariale du secteur public (15,6% du PIB en 2022 contre 10% en 2010), un meilleur ciblage des subventions (notamment des hydrocarbures et des produits alimentaires), une réforme des entreprises publiques ainsi qu’une réforme fiscale. A ce propos, le directeur général des opérations de la Banque mondiale, Axel Van Trotsenburg, a déclaré à l’issue de sa rencontre cette semaine avec les ministres des finances et de l’économie, que « des réformes fiscales cruciales sont nécessaires pour le bien de la population et pour remettre le pays sur sa trajectoire de développement. »
L’accord très probable entre l’équipe de négociateurs Tunisiens et le staff technique du FMI serait soumis lors du prochain conseil d’administration du Fonds dans les prochaines semaines. Il est à rappeler qu’en 2013 et 2017, les derniers accords entre la Tunisie et le staff technique du FMI ont été conclus en avril à la fin des réunions du printemps des institutions de Bretton Woods et les accords définitifs du conseil d’administration ont eu lieu au mois de mai.
Le déboursement de la première tranche du montant alloué à la Tunisie devrait avoir lieu tout de suite après l’accord du conseil d’administration, très probablement avant la fin de l’année en cours.
L’accord probable entre la Tunisie et le FMI devrait ouvrir la voie à d’autres financements multilatéraux et bilatéraux : les discussions entre le Fonds et le pays font office de due diligence de la situation macroéconomique et du programme des réformes de la Tunisie qui serviront de base pour d’autres financements. Pour rappel, à l’occasion de la TICAD 8 tenue à Tunis en août 2022, le Japon a accordé un prêt de 100 millions $ à la Tunisie mais dont le décaissement reste suspendu à l’atteinte d’un accord entre cette dernière et le FMI.
Naoufel Ben Rayana
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