L'expert financier, Hatem Zaara a déclaré lors de son passage sur les ondes de radio Express FM, que les experts du FMI ont effectué des interventions à distance concernant la Tunisie étalées sur deux missions, la première du 9 au 18 décembre dernier et la seconde du 13 au 14 janvier 2021. Il a noté que, heureusement, le rapport du FMI avait précédé les récentes manifestations nocturnes, faute de quoi ses résultats auraient été non probants.
Hatem Zaara a ajouté que ce rapport est presque entièrement en harmonie avec le communiqué du Conseil d'administration de la Banque centrale pour le mois de décembre. En effet, certaines parties de celui-ci sont très identiques audit communiqué et elles concernent le développement du secteur extérieur déclinant une baisse brutale de la demande d'importations et le grand choc qu’ont subi les exportations.
Également, l’expert financier a expliqué que le rapport du FMI fait la lumière sur un point positif à savoir: le flux continu des envois de fonds des Tunisiens résidant à l'étranger, notant qu'il est nécessaire de fournir toutes les facilités fiscales et les incitations nécessaires afin d’améliorer ce point positif qui pourrait soutenir la résilience de l’économie tunisienne. Il a indiqué que le taux de repli, selon les prévisions du FMI, est de 8,2%, ce qui est plus optimiste que ne le prévoyait la Banque mondiale, et il est sans précédent depuis l'indépendance compte tenu de la hausse de la masse salariale et des entreprises publiques en perte.
Hatem Zaara a en outre déclaré que le Fonds monétaire international s'attend à atteindre un taux de croissance de 3,8% au cours de cette année, soulignant que ce chiffre est très optimiste car ces attentes sont considérées comme relativement irréalisables avec une marge d'erreur d'environ 50%. Il a ajouté que le FMI était d'accord avec les autorités tunisiennes en ce qui regarde la situation difficile qui se caractérise par l'existence de deux défis simultanés, à savoir: sauver des vies et initier des réformes pour tous les déséquilibres financiers qui ne sont, par ailleurs, pas la conséquence de la pandémie.
Dans le même registre, Hatem Zaara a indiqué que le FMI s'est concentré sur la nécessité de contrôler la masse des salaires et de réformer le système de compensation qui ne s'adresse pas à ceux qui le méritent, tout en continuant à soutenir les entreprises publiques perdantes. Il a expliqué que le rapport estime que l'hypothèse d'un déficit budgétaire au niveau de 6,6% du PIB est déraisonnable à moins que des mesures audacieuses ne soient prises, et il considère que le chiffre le plus proche de la réalité est un taux de déficit de 9%.
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