Ezzedine Khalfallah : la restructuration des subventions aux carburants appliquée par le gouvernement libyen baissera la contrebande en Tunisie

Intervenu sur les ondes de radio Express FM, ce mercredi 24 janvier 2024, l'expert international dans le domaine de l'énergie, Ezzedine Khalfallah, s'est exprimé au sujet de la restructuration des subventions aux carburants que le gouvernement libyen a récemment annoncée. En effet, il a souligné que le prix de l'essence en Libye est parmi les moins chers au monde, avec 100 millimes le litre contre 2.520 millimes en Tunisie. L’application de ce tarif a eu un impact négatif sur les recettes notamment fiscales du pays et ce, compte tenu du fait que l’essence libyen est vendu en Tunisie en contrebande à des prix hautement compétitifs. Et de poursuivre que la décision approuvée par le gouvernement libyen aura des répercussions positives, en ce sens que les quantités d’essence vendues en contrebande, qui varient de 35 à 40% du total des quantités consommées, vont baisser et par ricochet, une augmentation des recettes fiscales de l'État sera enregistrée.

Par ailleurs, Ezzedine Khalfallah a souligné que la suppression des subventions en Libye contribuerait à la réalisation de bénéfices pour les sociétés de distribution qui ont dû gérer un manque à gagner d'environ 110 millions de dinars. De plus, cette situation sera profitable aux propriétaires des stations d’essence d'environ 100 millions de dinars et les sociétés de transport d'environ 12 millions de dinars. Il a expliqué que la Société tunisienne des industries de raffinage "Stir", qui fournit tous les produits pétroliers aux sociétés de distribution, achète l’essence à 2.160 millimes le litre et le revend à 2.520 millimes, soit avec une subvention d'environ 600 millimes, que l'État récupérera à l'avenir et réalisera plus de bénéfices en termes d'impôts et ce, grâce à l'augmentation de la consommation nationale.

Dans le même propos, l’expert international en énergie a ajouté qu’une baisse de la contrebande entraînera une augmentation de la consommation nationale. Quant à l’État, il est prêt à augmenter les quantités à fournir. Il a souligné que ce qui sera fait en Libye est une rationalisation de la subvention et non une augmentation de celle-ci. 

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