Economie : Fakhfakh révise le taux de croissance en 2020 à la baisse et brosse un tableau noir de l’économie du pays

A l’occasion de son audition ce jeudi 25 juin 2020 devant l’ARP (Parlement) pour faire le bilan de ses premiers 100 jours à la tête du gouvernement, Elyés Fakhfakh a dressé un tableau noir de l’économie du pays malgré le bilan positif de la gestion sanitaire et sociale de la crise du Coronavirus (COVID-19).

Le chef du gouvernement a indiqué que le PIB du pays allait chuter de -6% en 2020 (contre -4,3% prévu au début de la crise sanitaire) et il a précisé que certains organismes internationaux (Banque mondiale et OCDE) évoquent même un taux de chute du PIB tunisien encore plus profond, de l’ordre de -6,8%.

Fakhfakh a ajouté que la crise du COVID-19 allait augmenter le nombre des chômeurs de 130.000 à rajouter aux 630.000 chômeurs actuels.

Il a indiqué, par ailleurs, que le stock de l’endettement public a atteint 92 milliards DT, soit près de 82% du PIB du pays, dont près de 60% sont d’origine extérieure contre 30% en 2013 quand il était ministre des finances de la Troika. Il a réitéré sa décision de ne plus recourir à l’endettement extérieur et s’est fixé un objectif de faire revenir l’endettement extérieur à 40% dans les prochaines années.

Fakhfakh a indiqué, en outre, que l’Etat doit près de 8 milliards supplémentaires aux entreprises publiques (qui sont toutes en difficultés) ainsi qu’aux entreprises privées.

Pour le chef du gouvernement, le pays a besoin d’un plan de sauvetage s’étalant sur 6 à 9 mois avant d’aborder le plan de relance 2021-2025. Il a ajouté que les priorités pour son gouvernement consistent à s’attaquer à la bureaucratie administrative, à l’économie des rentes, au code des changes en vigueur depuis 1976.

Sur le plan social, Elyés Fakhfakh s’est fixé comme objectifs de sortir 250 mille jeunes âgés de 15 à 29 ans de la précarité et de travailler sur un plan d’accès de 300 mille ménages à la propriété.

Le Chef du gouvernement avait, au début de la séance, abordé la question de ses participations dans des entreprises privées ayant des marchés avec l’Etat en indiquant qu’il avait déclaré son patrimoine dans les détails à l’INLUCC avant de prendre ses fonctions et qu’il avait entamé la cession de ses participations dans les entreprises privées dès le mois d’avril avant le déclenchement de la polémique de ces derniers jours. 

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