Abdelkarim Lassoued, Directeur général des financements et des paiements extérieurs au sein de la Banque centrale de Tunisie a indiqué, au sujet de la notation de la Tunisie faite par l’agence Moody’s, que celle-ci aurait pu être pire pour s’établir à C au lieu de B. Il a ajouté que cette notation a des répercussions négatives sur les risques de l'État tunisien ainsi que sur les marchés internationaux en termes de mobilisation de ressources extérieures pour le budget. Et de poursuivre que les agences de notation évaluent les risques pesant sur la capacité de l'État à remplir ses obligations étrangères ainsi que sa capacité à rembourser ses créanciers, et ce, sur une période de 3 ans.
Lassoued a expliqué que la Tunisie a réussi à maintenir la note de B2 malgré les difficultés, comme cela a été le cas en 2019 où la performance globale de l'économie s'est améliorée. Et de souligner, par ailleurs, qu'il y a un facteur fondamental sur lequel l'agence a basé sa notation, à savoir: les indicateurs économiques enregistrés en 2020. L'indicateur le plus important est le taux de croissance de -8%, qui est historique et a un impact sur plusieurs autres indicateurs. Abdelkarim Lassoued a ajouté que le deuxième aspect était lié aux finances publiques et au budget de l'État. Le déficit commercial tel que enregistré en 2020 était de 10,1%, ce qui est également très élevé par rapport à ce qui a été réalisé au cours des dix dernières années.
Abdelkarim Lassoued a souligné que le gouvernement avait mis une longue période pour se former, à même d’avoir compliquer davantage les choses. Moody's craignait que ce gouvernement ne soit pas en mesure de mettre en œuvre les réformes nécessaires. Il a expliqué que l’accent a été mis en particulier sur l'échec des autorités dans la mise en place desdites réformes. Moody's a mis en garde contre l'exacerbation de la dette, qui dépassera 90% dans l'année à venir, ce qui affaiblira la capacité du pays à résister aux crises. Abelkarim Lassoued a précisé que l’indicateur qui est plutôt positif est le volume des avoirs en devises d'environ 8,5 milliards de dollars qui contribuera à effectuer les paiements nécessaires.
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