Hassine Dimassi : « Les augmentations salariales annoncées par Essid n’achèteraient pas la paix sociale et ne feraient qu’augmenter l’inflation et enfoncer le dinar ».

Dans une première lecture du discours télévisé de Habib Essid de lundi soir, l’ancien ministre des finances, Hassine Dimassi, n’a pas été tendre envers les annonces faites par le Chef du gouvernement. Il a jugé sur Radio Express FM que ces annonces ne sont pas à la hauteur des défis économiques et sociaux du pays.

Réagissant à l’engagement d’Essid d’augmenter les salaires dans la fonction publique au titre des l’année 2014 mais aussi des deux à trois prochaines années, Dimassi a fait, d’abord, remarquer que ces augmentations, qui seraient « catastrophiques »,  ne sont pas prévues dans les lois des finances de 2014 et de 2015 et ne feraient que creuser les déficits publics.

Sur le fond, Dimassi ajoute que si ces augmentations ne sont pas liées à l’effort,  à la productivité et à la croissance, elles ne feraient qu’augmenter l’inflation galopante et qu’enfoncer le dinar. Pour l’ancien ministre, cela toucherait même les « bénéficiaires » des augmentations salariales.

Il a affirmé que ces augmentations n’achèteraient pas la paix sociale et a rappelé les augmentations salariales décidées par l’ex-Troïka, n’ont  engendré ni paix sociale ni une amélioration du pouvoir d’achat des tunisiens. Ces augmentations n’avaient pas arrêté les protestations sociales, les sit-in, les grèves et le terrorisme.

Par ailleurs, Dimassi a ajouté que, parmi les défis qu’affronte le pays, deux pourraient être maitrisés par l’Etat : la reprise du tourisme et le retour à un régime de croisière de la production du phosphate et de ses dérivés. Le troisième défi, celui des prix des hydrocarbures, obéit à une logique d’importation et aux prix internationaux.

En ce qui concerne l’annonce par Habib Essid de tendre vers un taux de croissance du PIB de plus de 7%, Hassine Dimassi a jugé l’annonce non réaliste et que cela serait déjà très bien si le pays retourne à des taux de 4,5 à 5%, comme cela a été le cas lors des deux dernières décennies.

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