Les intermédiaires en bourse qui ont rencontré le premier responsable de la TUNISAIR ne demandaient qu’à être rassurés sur les perspectives de la compagnie, et force de constater qu’au terme de cette réunion ils ont

Les intermédiaires en bourse qui
ont rencontré le premier responsable de la

TUNISAIR
ne demandaient qu’à être rassurés sur les perspectives de la
compagnie, et force de constater qu’au terme de cette réunion ils ont obtenu ce
qu’ils voulaient.

Jeudi 28 Octobre 2004,

TUNISAIR
a pris la louable initiative de communiquer les réalisations
enregistrées au 30/09/2004 et celles effectuées dans le cadre de son programme
de restructuration au cours du premier semestre 2004 et de présenter
simultanément un aperçu sur ses perspectives à court terme.

Sur les neuf premiers mois de l’années 2004,

TUNISAIR
a transporté 2,9 millions de passagers soit une progression de
+24,6% par rapport à la même période de 2003. Plus édifiant apparaît le sursaut
remarquable enregistré au niveau de l’activité Charter avec plus de 1,4 millions
de passagers transportés (+38%) contre 1,5 millions sur les vols réguliers
(+15%). La part de marché totale de la compagnie tunisienne s’est ainsi
améliorée sur les sept premiers mois, passant à 41,5% contre 40,1% en 2003 alors
que le coefficient de remplissage a progressé de 3 points à 71,8% sur la même
période; Pour l’année entière,

TUNISAIR
compte assurer un trafic de 3,640 millions de passagers, soit une
croissance de 23% par rapport à 2003 et de 2,5% par rapport à 2001, son année de
référence. Selon les prévisions de la compagnie, le trafic régulier devra
progresser de 16% contre 36% pour le charter. Ce dernier agira toujours en
véritable catalyseur pour alimenter le redressement significatif entrevu depuis
janvier 2004. Pour 2005,

TUNISAIR
table sur un trafic de 4 millions de passagers, en progression
annuelle de 10%. La société confirme qu’elle se dotera des moyens nécessaires
pour atteindre ce seuil symbolique afin de consolider sa capacité d’offre. Son
budget commercial prévoit un trafic de 2,1 millions de passagers sur le régulier
et de 1,9 millions sur le charter, escomptant des taux de croissance
respectivement de 7% et 13%.

Dans le cadre de son programme de restructuration, les étapes
cruciales annoncées depuis fin 2003 ont été franchies avec succès pour ce qui
est de l’externalisation de certains centres de gestion et unités techniques en
association avec des partenaires stratégiques de renom. La société a, par
ailleurs, effectué le transfert effectif de son activité Ventes à Bord et
accompli les démarches pour la filialisation de l’activité du handling dans une
unité autonome qui sera détenue à 100% et gérée par elle. D’un autre côté, la
poursuite du plan de cession des actifs non stratégiques et de certaines valeurs
en portefeuille a procuré à la société des rentrées non négligeables. Revenant
sur le résultat de l’opération d’apurement des comptes entamé il y a un an en
réponse aux dernières réserves faites par ses auditeurs, la société précise que
l’opération fait ressortir des moins values ainsi que des plus values difficiles
à chiffrer à l’état actuel des choses.

Sur la première moitié de l’année, la société a enregistré
une hausse de 26% de son chiffre d’affaires qui s’est élevé à 329 MDT. La
société a retrouvé une forte dynamique de hausse en top line grâce à la
progression remarquable de l’activité transport (+27,4%). En effet, après une
année 2003 difficile avec des pertes de marché sur certains créneaux et
destinations, le trafic charter au sein de

TUNISAIR
a repris de plus bel (+37%) générant un volume d’affaires de 92,9
DMT contre 67,8 MDT une année auparavant. Le trafic régulier et supplémentaire a
engendré 177,6 MDT de recettes contre 145,6 DMT au 30/06/2003, soit une hausse
de 22%. Outre l’accroissement de son volume de trafic,

TUNISAIR
a procédé à l’application d’une surcharge fuel au niveau de ses
tarifs à l’image des autres compagnies aériennes. Cette surcharge a servi à
alléger l’impact de la hausse du prix du fuel (+12%) qui a eu pour conséquence
un surcoût chiffré à 11 MDT dans les comptes d’exploitation semestriels.
Parallèlement à l’accroissement des heures de vol et au nombre de touchées, M.
Dkhil a fait savoir que certaines charges variables ne peuvent que subir
l’accélération de la tendance. Ainsi, les redevances de survol et de sécurité
ont progressé de prés de 19 MDT en valeur absolue. Cependant, il est à remarquer
que certains effets financiers positifs dus à un contexte plus clément (changes,
taux d’intérêt) ont pu compenser partiellement la hausse de certaines charges.
Il faut noter ainsi que les frais financiers de la compagnie ont connu une
baisse de 1,7 MDT due à la baisse des principales références de taux sur le
marché international (Euribor et Libor), entraînant des gains de coût et de
trésorerie. D’autre part, les efforts d’optimisation des ressources humaines
continuent de porter leurs fruits. Les frais de personnel ont baissé de 3,7 MDT
par rapport au 1S03, marqués par le départ à la retraite de 413 personnes,
s’ajoutant aux 794 qui sont partis en 2003. La combinaison de ses différents
facteurs antagonistes ont permis à la société de réduire sa perte d’exploitation
au 30/06/2004 à 11,137 MDT contre 34,306 MDT en 2003 et de finir donc avec un
résultat net en amélioration de 59% passant d’une perte de 37,644 MDT à fin juin
2003 à une perte limitée à 15,280 MDT.

Interpellé à maintes reprises sur les conséquences néfastes
du dérapage du prix du brent qui a culminé récemment à plus de 55 $, M. Dkhil a
précisé, que compte tenu des spécificités de l’approvisionnement en jet fuel sur
le marché international, le prix réellement payé par la

TUNISAIR
ressort actuellement à 45 dollars. Il a noté que la compagnie a été
confronté à un cours moyen du baril de 40 $ depuis août 2004 contre 33 $ sur les
sept premiers mois de l’année. Cela fait qu’elle devrait subir plus probablement
un cours moyen de 37 $ sur l’année entière, ce qui correspond à une facture
énergétique de l’ordre de 117 à 120 MDT dans les comptes finaux 2004 contre 75,3
MDT en 2003. Même si M. Dkhil a réitéré les craintes de la société quant à
l’évolution future du prix du carburant sur l’année 2005, il s’est néanmoins
montré plus rassurant pour la suite de l’année, tout en précisant que d’autres
leviers peuvent être activés pour alléger l’impact du carburant et dont l’effet
pourrait s’avérer bénéfique sur les comptes de résultats. La compagnie pourrait
ainsi répercuter, dans des proportions mesurées pour des considérations
concurrentielles bien évidentes, toute surcharge sur ses tarifs. Mais, le plus
gros effort sera porté sur la compression des coût notamment au niveau des frais
généraux, ajoute-t-il ; Le redéploiement des effectifs et le renforcement du
taux d’encadrement devront améliorer l’efficacité du facteur humain avec
toujours la même volonté de dégraissage exprimée dans le programme de
restructuration. A cet effet, la société a préparé un deuxième programme d’appui
(2005-2007) de 21 chapitres plus axés sur le volet commercial cette fois-ci,
visant la consolidation de sa capacité concurrentielle, l’optimisation de son
réseau et l’amélioration de sa qualité de service. Ce programme fait l’objet de
négociations et d’une concertation mutuelle avec les autorités de tutelle.
D’autres réflexions sont entreprises par le staff de

TUNISAIR
autour de certains sujets qui touchent au hedging pour doter la
société des outils de couverture nécessaires contre la volatilité accrue du prix
du pétrole et la montée des taux, de la résorption des reports déficitaires
(-140.8 MDT au 30/06/2004) ou encore d’une éventuelle rémunération des petits
porteurs.

Enfin, il est à retenir de cette réunion, la déclaration à
caractère solennel faite par M. Dkhil qui a tenu à réconforter les présents sur
la santé financière de la compagnie qui a connu une amélioration sensible au
cours du premier semestre 2004. Le rétablissement des équilibres financiers est
toujours possible pour la fin de l’année 2004, voire même possible malgré le
dérapage du cours du brut. Pour les petits porteurs, le soutien de l’Etat serait
toujours un facteur déterminant dans l’appréciation de la situation d’une
entreprise publique de l’envergure de la

TUNISAIR
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2004.