La compagnie aérienne tunisienne a annoncé hier une perte semestrielle de 22,4 MD qui intervient après 15 années de résultats bénéficiaires

La compagnie aérienne tunisienne a annoncé hier une perte semestrielle de 22,4 MD qui intervient après 15 années de résultats bénéficiaires. La hausse du prix du carburant, l’appréciation du $ et l’augmentation des amortissements sont les principales raisons de cette contre-performance.
La flambée du prix de carburant a engendré une augmentation de 66% des dépenses de carburant. Malgré les économies réalisées sur la consommation des nouveaux appareils (environ 10 000 tonnes), le prix unitaire du carburant à la tonne a doublé passant de 211 DT à 420 DT.
L’appréciation du $ a occasionné un surcoût important au niveau du prix final du carburant en DT mais aussi dans le règlement des redevances du crédit bail relatives à l’acquisition des nouveaux avions. Les loyers libellés en $ ont dû être réglées au taux fort puisque cette devise a pris plus de 13% d’un semestre à l’autre. Au total, l’effet $ dans les règlements de Tunisair a été estimé à +14 MD.
Les charges d’amortissement ont augmenté de 8,4 MD soit une progression de 18%. Enfin, les frais de personnel ont également progressé de 7% ou 4,6 MD consécutivement en partie aux augmentations salariales décidées au cours de l’année 1999 à l’échelle nationale.
Pour faire face à ses augmentations de dépenses, Tunisair a procédé à quelques légères révisions de ses prix de vente qui se sont établies en moyenne à environ 4%. Ceci a été toutefois insuffisant à augmenter substantiellement les revenus compte tenu d’une certaine stagnation au niveau du trafic passagers. Au total, les produits d’exploitation n’ont augmenté que de 3% contre une hausse de 11,4% des charges d’exploitation. Le résultat d’exploitation a ainsi viré dans le rouge affichant une perte de 20 MD. Quant au résultat avant impôts, il est déficitaire de 22,4 MD.
En dépit d’une amélioration de son coefficient de remplissage à 66% et de quelques autres évolutions qualitatives (certification ISO 9002, programme de fidélisation, alliances commerciales…), les perspectives de rentabilité la compagnie aérienne restent sérieusement menacées par la poursuite au cours du deuxième semestre du renchérissement du $ qui a encore progressé de 15% mais aussi du prix du carburant qui a dépassé le cap des 500 DT.
Tunisair devrait reprendre le contrôle total de la société de transport intérieur Tuninter qui n’a pas pu être cédée à d’autres repreneurs en dépit de 2 tentatives de cession par appel d’offres. Cette décision n’a pas été bien accueillie par les analystes qui redoutent que les faibles performances de cette filiale ne plombent davantage les résultats de Tunisair. Par ailleurs, la compagnie a annoncé qu’elle étudiait la filialisation de l’activité de catering sur l’Aéroport de Tunis.