Tunisie Valeurs Anlyse les indicateurs d'activité au 31/12/16 du secteur bancaire

Dans une note publiée le 22 février 2017, l'intermédiaire en Bourse Tunisie Valeurs et revenu sur les indicateurs d'activité au 31 décembre 23016 des banques cotées à la Bourse de Tunis. Ainsi, et malgré un contexte économique morose, l’activité de collecte a fait preuve de résilience, fait remarquer Tunisie Valeurs. L’encours des dépôts du secteur a enregistré une croissance de 8,6%, profitant d’un 4ème trimestre dynamique (une progression de 4% des dépôts).

Les banques ont mis les bouchées doubles en matière de collecte. Toutes les catégories de dépôts ont affiché des évolutions respectables: 9,6% pour les dépôts à vue, +9% pour les dépôts d’épargne et +7% pour les dépôts à terme.

Hormis Amen Bank, toutes les banques de la place ont enregistré une évolution positive de leur collecte. Après des années de course aux parts de marché, la banque change de priorités plaçant la maîtrise du coût des ressources au centre de sa nouvelle stratégie (un coût des ressources cible de 4,25% en 2019 contre 4,54% en 2015).

 

 La BIAT conforte son statut de premier collecteur du pays. Le leader du secteur a réalisé une croissance salutaire de 12% de ses dépôts, franchissant la barre symbolique de 9 milliards de dinars. Grâce à une structure des ressources dominée par les dépôts à vue, la BIAT jouit du coût des ressources le plus faible du secteur (2,3% selon nos estimations contre une moyenne de 3,7% pour le secteur).

Attijari Bank continue à surperformer le secteur. Forte du réseau d’agences le plus étendu en Tunisie (plus de 200 agences), la filiale du groupe Attijariwafa bank a réalisé une progression appréciable de sa collecte (+12%). Les efforts déployés pour mobiliser les dépôts à vue (+19,6%) soutiendront davantage la liquidité de la banque. Rappelons qu’Attijari a affiché en 2015 un ratio de liquidité cinq fois supérieur à la norme réglementaire (un niveau minimum de 60%).

 

Tunisie Valeurs note que pour s’aligner sur les standards internationaux, la nouvelle loi bancaire, promulguée en 2016, a prévu l’instauration d’un fonds de garantie des dépôts bancaires qui sera chargé de la protection de l’épargne. À l’heure actuelle, nous n’avons pas le recul nécessaire pour apprécier l’impact du mécanisme de l’assurance dépôts sur le comportement des épargnants. Une chose est sûre, une reprise soutenue de la collecte ne saurait s’amorcer sans une amélioration des perspectives économiques et une lutte durable contre le secteur informel, conclue l’intermédiaire en Bourse.

Au niveau des crédits, et malgré une croissance molle (progression du PIB de 1,3% en 2016), le secteur bancaire a enregistré une accélération des octrois de crédit. Profitant de la consolidation des dépôts, l’encours des engagements du secteur a cru de 9,4% à 52 milliards de dinars. Selon la dernière note de conjoncture publiée par la BCT (février 2017), cette reprise des crédits aurait été boostée par les financements ciblant les particuliers et les professionnels. L’atonie du climat des affaires et la levée des réserves obligatoires sur les crédits à la consommation, depuis 2015, semblent détourner les banques du financement de « l’investissement ».

Pour optimiser la gestion du risque de crédit, la BCT a promulgué une circulaire en octobre dernier (Circulaire n°2016-06), obligeant les banques à adopter un système de notation interne des contreparties. Ce dispositif, dont certains établissements sont déjà équipés, devrait aider les banques à mieux sélectionner les bonnes signatures et à pratiquer une tarification adaptée au profil de risque. Nous pensons que l’impact de cette mesure sur les comptes des banques sera perceptible à moyen et long terme.

En termes de PNB, Tunisie Valeurs qualifie  l’année 2016 de bon cru pour le secteur bancaire avec une croissance de 13% à 3 milliards de dinars. Dans la continuité des dernières années, les banques ont focalisé leurs efforts sur les produits de placement et les commissions pour booster leur PNB. L’activité du crédit classique continue à perdre du terrain face aux activités de placement et aux services financiers. Le poids de la marge d’intérêt s’est contracté de 450 points de base au profit des autres sources de revenus. Le contexte difficile sur leur cœur de métier (pression sur le spread de crédit et hausse des risques d’impayés) a amené les banques à: i) développer davantage l’activité SVT pour profiter des taux attractifs des Bons du Trésor et assurer le refinancement ii) et à diversifier leur offre de services.

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