Les indicateurs d'activité du secteur bancaire analysés par Tunisie Valeurs ; Un nouvel exercice sous le signe de la résistance

L'intermédiaire en Bourse Tunisie Valeurs, publie une note d'analyse consacrée aux indicateurs d'activité du secteur bancaire, relatifs au 3 éme trimestre 2019. Tunisie Valeurs relève les principaux éléments qui ont marqué l'activité du secteur durant les neuf premiers mois de l'année, à commencer par la résilience au niveau de l’activité de collecte qui poursuit sa montée en régime depuis le début de l’année, malgré le resserrement des liquidités. La note souligne aussi la poursuite du ralentissement de la distribution des crédits, permettant au secteur de baisser le ratio de transformation global. Tunisie Valeurs signale par ailleurs, la continuation du relâchement de la croissance du PNB en relation avec la décélération de la marge d’intérêt et des autres revenus mais qui a été partiellement contrebalancée par la bonne orientation des commissions.  Globalement, la productivité est en amélioration grâce à la maitrise des frais généraux.

Le  secteur bancaire reste sanctionné aujourd’hui en bourse, note Tunisie Valeurs. Les investisseurs délaissent le poids lourd de la cote depuis le début de l’année malgré une capacité de résilience qui se confirme à chaque nouvelle publication. Les banques ont subi une correction exagérée et sans discernement depuis le mini krach boursier de septembre 2018. Les valorisations sont à des niveaux planchers et inférieurs à leur moyenne sur les cinq dernières années (un PER 2019e de 6,7x et un P/B 2019e de 1x). Les cours actuels sous-estiment la qualité des fondamentaux du secteur et offrent des points d’entrée intéressants sur plusieurs valeurs.

Mais, le scepticisme en bourse est à son comble. La conjoncture économique défavorable (déficit de liquidité, inflation élevée et hausse des risques d’impayés), la morosité boursière ambiante (tensions sur la liquidité et montée de la volatilité), les divergences dans les fondamentaux, les orientations non conventionnelles de la Banque Centrale et les défis de la transition réglementaire vers Bâle III brouille l’image de nos banques auprès des investisseurs et alimente leur nervosité. Pourtant, l’Equity story du secteur a gagné en attractivité ces dernières années, constate l'intermédiaire en Bourse.

Alors que la vague de publication des résultats semestriels vient de s’achever, les banques ont fait part de leurs indicateurs d’activité du troisième trimestre 2019. Ces derniers confirment le ralentissement de la croissance du PNB et des crédits. En revanche, l’activité de collecte fait preuve de résilience. Les banques intensifient leurs efforts de captation des ressources (dépôts et ressources spéciales) pour diluer leur ratio de transformation. A l’image de 2018, les banques publiques ont fait preuve d’une meilleure dynamique par rapport à leurs consœurs privées sur tous les fronts. Un bémol mérite cependant d’être soulevé: leur ratio de transformation global stagne, depuis une année à un niveau relativement élevé comparativement à la concurrence.

L’activité de collecte bancaire confirme sa montée en charge pour le deuxième trimestre de suite. Les banques prouvent encore leur résistance face à une croissance économique en deçà des attentes et à un resserrement continu des liquidités sur le marché. L’encours de dépôts a cumulé une progression de 6,9% à 65,4 milliards de dinars, depuis le début de l’année.

L’activité du crédit a poursuivi son ralentissement entamé en 2018. Le secteur a enregistré une progression modérée du volume de ses engagements de 3,1% à 67MDt sur les neuf premiers mois de 2019. Le resserrement de la politique monétaire, les difficultés de collecte et le plafonnement du ratio de transformation depuis le dernier trimestre de 2018 ont amené les banques à modérer leurs ambitions de croissance. Ce constat a été confirmé par la dernière note de conjoncture de la BCT (publiée en septembre dernier) selon laquelle les crédits à l’économie ont poursuivi leur relâchement (+5,8% en glissement annuel à fin juin 2019 contre +11,4% en glissement annuel à fin juin 2018).

D’après l’institut d’émission, cette évolution est due à la décélération des crédits aux particuliers et des crédits aux professionnels.

 Le ralentissement des octrois de crédits a été d’autant plus marqué pour les banques privées (un repli de 1% à 39 milliards de dinars). Quant aux banques publiques, elles ont affiché une croissance de 9% à 26 milliards de dinars.

 Le ralentissement de la croissance des revenus du secteur bancaire prend peu à peu forme. Le PNB agrégé des banques cotées a cumulé une progression annuelle de 14% sur les trois premiers trimestres de 2019 contre une hausse de 15% au 30 juin 2019 et de 20% sur les trois premiers mois. A examiner de plus près, ce relâchement du PNB est principalement attribuable à la décélération de la marge d’intérêt et des autres revenus.

 Profitant de la hausse du taux directeur de 100 pb en février dernier, qui tiré vers le haut le TMM (un TMM en hausse de 53pb entre septembre 2018 et septembre 2019), et d’une base de comparaison favorable par rapport à l’année passée, la marge d’intérêt agrégée du secteur a enregistré une hausse soutenue de 22% à 1,9 milliards de dinars. Il est à noter que ce rythme de croissance demeure inférieur à celui enregistré en 2018 (+24%).

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