L'importation anarchique, la première plaie du secteur selon le DG de la STIP

Le Directeur Général de la STIP, Khemiss Baba, était présent ce matin au micro d'Express FM pour parler de la situation de la société et du secteur. STIP est l'unique fabricant de pneus en Tunisie, sous la marque Amine, et dispose de deux unités de production, à M'saken et Menzel Bourguiba. L'usine de M'saken est, avec ses 120 ha et 8 ha de surface couverte, la plus grande du continent africain, a rappelé le DG.
 
Khemiss Baba a rappelé qu'en 2022, le chiffre d'affaires de la STIP a atteint 147 MD, dont 23 MD de revenus export. La société exporte vers toute l'Afrique, mais aussi vers l'Italie, France et Malte, a indiqué le dirigeant.
 
Avec la demande existante et la qualité de ses produits, la STIP est capable de faire beaucoup plus sur le plan international, certaines conditions et le manque de soutien empêchent toutefois la société d'atteindre ses objectifs en matière d'export, selon Baba. 
 
La STIP dérange, de part sa capacité à équilibrer les prix sur le marché tunisien, soutient le DG, qui considère que le premier fléau est l'importation anarchique et le dumping opéré par des grossistes qui selon lui trompent les consommateurs et proposent des produits qui reviennent en fin de compte plus cher vu leur courte durée de vie. Selon Khemiss Baba, la contrebande représenterait 50% du marché tunisien des pneus, avec des produits contrefaits et qui plus est compromis par les subterfuges souvent utilisés pour le transports. 
 
La surabondance sur le marché engendre des coûts de stockage, qui dans le cas de la STIP représentent entre 8 et 9% du coûts de revient de l'unité, et se répercute sur le prix de vente. 
 
Le DG de la STIP déplore l'absence de volonté des autorités tunisiennes pour protéger les produits locaux, à l'image de ce qui se fait en Algérie ou en Egypte, deux pays ou la société elle même bute contre les restrictions sur les importations. 
 
Khemiss Baba a aussi cité les mécanismes de mise à niveau des sociétés, qui ne sont pas pleinement activés, la STIP avait déposé son dossier en 2019 dans un premier temps, sans résultats, puis à dû le réactualiser début 2022 pour prendre en compte les nouvelles données, en l'occurrence la hausse des prix des intrants et la dépréciation du dinar, la direction attend toujours un feed-back, a déclaré Baba. L'Etat devrait aussi soutenir les industriels dans leurs efforts de prospections à l'étranger et pour la recherche et développement, ajoute Kheliss Baba. 
 
La STIP travaille actuellement sur un projet de pneu intelligent, équipé d'une puce qui permet de suivre son comportement, surtout dans le segment des poids lourds. La société aurait pu acquérir les puces à l'étranger à des prix très avantageux, elle a toutefois préféré confier son développement à l'Ecole Nationale d'Ingénieurs de Sousse pour encourager les compétences tunisiennes, un état d'esprit que le DG veut voir se généraliser pour développer le tissu industriel tunisien. 
 
 
 
 

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