Le déficit courant s’est établi à 2,1% du PIB au terme des sept premiers mois 2006 dont 1,4% imputable à la facture énergétique (taux d’inflation moyen sur la période : 4,7%).[Suite]

Communiqué du Conseil d'Administration de la BCT en date
du 29 août 2006 :

"Le Conseil d'Administration de la Banque Centrale de
Tunisie a tenu, mardi 29 août 2006, sa réunion périodique mensuelle. Au début de
ses travaux, le Conseil a pris connaissance des recommandations du Chef de
l'État, à l'occasion de la présentation du 47ème Rapport annuel de la Banque
Centrale au titre de l'exercice 2005, afin de poursuivre les efforts en vue de
consolider la croissance économique et de renforcer les équilibres globaux, en
particulier par la maîtrise du déficit courant et de l'inflation.

Traitant de la conjoncture internationale, le Conseil a
noté le ralentissement du rythme de l'activité économique enregistré, au cours
du deuxième trimestre 2006, dans certains pays industrialisés, à l'instar des
États-unis et du Japon, sous l'effet de la persistance des tensions
géopolitiques, de la flambée des prix de l'énergie, du resserrement des
politiques monétaires et des fluctuations des taux de change. Cette évolution de
la conjoncture économique est susceptible d'affecter les perspectives de la
croissance mondiale pour l'année en cours et d'engendrer des pressions
inflationnistes.

Sur le plan national, la progression de la production des
industries manufacturières, à l'exception de celle du secteur textile et
habillement, et la consolidation du rythme des échanges commerciaux avec
l'extérieur n'ont pas été accompagnés par un même élan des activités agricole et
touristique.

Pour l'industrie, l'indice général de la production du
secteur s'est accru, durant le premier semestre de l'année en cours, de 1,5%
contre 0,6% pour la même période de l'an passé, suite essentiellement au bon
comportement des industries mécaniques et électriques, des industries
agro-alimentaires et celles des matériaux de construction, de la céramique et du
verre. Cette évolution est reflétée, en particulier, par une augmentation des
importations de matières premières et demi-produits au taux de 12,4% au terme de
la deuxième décade du mois d'août 2006.

En ce qui concerne le tourisme et durant les sept premiers
mois de l'année 2006, les entrées des non-résidents et les nuitées globales ont
augmenté de 1,2% et 0,5%, respectivement.

En matière de commerce extérieur, les données provisoires à
la date du 20 août 2006 font état d'une progression de 10,6% pour les
exportations et de 13,9% pour les importations, ce qui s'est traduit par un
élargissement du déficit commercial d'environ 580MDT, s'expliquant par le retard
enregistré au niveau des exportations d'huile d'olive et à raison de 40% par
l'aggravation du déficit de la balance énergétique.

La progression des exportation a concerné, notamment, les
industries mécaniques et électriques (21,8%), le secteur des mines, phosphates
et dérivés (17,5%) et l'énergie (22%), alors que les exportations du secteur
textile et habillement ont baissé de 3,5%. Quant à la hausse des importations et
outre les matières premières et demi-produits, elle a touché l'énergie (34,6%),
les biens d'équipement (18,2%) et les produits alimentaires (17,5%).

Au niveau des services, les recettes en devises provenant
du tourisme, jusqu'au 20 août 2006, se sont accrues de 2,9 % pour s'élever à
1.596MDT. Durant la même période, les économies sur salaires transférées par les
Tunisiens résidents à l'étranger ont augmenté de 5,8 %.

Traduisant ces évolutions, le déficit courant s'est établi,
au cours des sept premiers mois de 2006, à 2,1% du PIB dont 1,4% imputable à la
facture énergétique.

Les réserves en devises se sont élevées, à la date du 28
août 2006, à 8.425MDT ou l'équivalent de 163 jours d'importation, contre
5.623MDT et 122 jours à la même date de l'année 2005. Sans les recettes
engendrées par l'ouverture du capital de Tunisie télécom, les avoirs en devises
auraient représenté 105 jours d'importation.

Sur le plan monétaire, l'agrégat M3 s'est accru au terme du
mois de juillet 2006 au taux de 8,1% contre 5,6% une année auparavant. Du côté
des contreparties, il y a lieu de relever particulièrement l'accroissement des
concours à l'économie et des créances nettes sur l'État.

S'agissant de la liquidité sur le marché monétaire, et
après le resserrement observé durant les cinq mois précédents, le marché a
connu, en août 2006, une certaine surliquidité, amenant la Banque centrale à
effectuer des opérations d'absorption de l'excédent.

Au cours du mois de juillet, le taux du marché monétaire a
fluctué entre 4,97% et 5,07% portant ainsi le taux mensuel moyen à 5,04%.

Concernant l'indice général des prix à la consommation
familiale, il a enregistré une hausse de 0,4% en juillet 2006. Le taux moyen
d'inflation s'est situé, ainsi, à 4,7% pour les sept premiers mois de l'année en
cours.

Sur le marché des changes, le dinar a connu, depuis le
début de l'année et jusqu'au 28 août 2006, une appréciation de 3% par rapport au
dollar américain et une dépréciation de 4,3% vis-à-vis de l'euro.

A la lumière de ces évolutions, le Conseil d'Administration
décide de maintenir inchangé le taux d'intérêt directeur de la Banque Centrale,
tout en recommandant un suivi attentif de l'évolution des prix et du déficit
courant."

BCT (29/08/2006)

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