Maroc : Connexions plus rapides avec la France afin de répondre aux besoins grandissants de l’offshoring (pause d’un câble sous-marin long de 1634km).[Suite]

Une étape importante a été franchie dans la course à la
modernisation du réseau haut débit, avec le démarrage de l'opération de pose
d'un câble sous-marin en fibre optique reliant le Maroc et le sud de la France.

Le 14 avril, Mohamed Benaissa, ministre marocain des
affaires étrangères, Mohamed Hassad, Wali de Tanger et le président du
directoire de Maroc Télécom ont procédé au lancement de la pose du câble
sous-marin reliant la ville d'Asilah et celle de Marseille.

Après plus d'une année consacrée à la conduite d'une étude
de faisabilité, le câble sous-marin sera posé en trois semaines. Néanmoins, en
raison de procédures administratives, il ne sera opérationnel qu'à partir du
mois de juin.

Long de 1634 Km, le câble sous-marin dénommé Atlas Offshore
a nécessité à Maroc Télécom un investissement de près de 288 millions de dirhams
(35 millions de dollars). Il s'agit du premier projet d'une telle envergure
entrepris par l'opérateur historique, dont l'exécution a été confiée à la
société française Alcatel Submarine Network.

C'est Alcatel qui a effectué la pose des deux câbles
existants reliant Casablanca et Tétouan à la France. La nouvelle interconnexion
va permettre de remplacer le câble sous-marin Eurafrica qui date de plus de 20
ans, ainsi que de répondre à la demande des foyers marocains et des entreprises
étrangères qui ont choisi de délocaliser leurs activités de production ou de
services en Afrique du Nord.

Étant donné la forte demande de bande passante, la capacité
disponible sur les câbles sous-marins existants ne sera plus suffisante à partir
de la fin de cette année d'où la nécessité de réaliser un investissement
supplémentaire.

«Il existe un besoin immense au Maroc en bande passante IP,
Data et Voix, notamment avec la multiplication des sociétés offshore, des
centres d'appels et l'usage croissant par les Marocains de l'ADSL. Étant donné
la forte concurrence, il est important de se doter d'un réseau de
télécommunications performant et compétitif du point de vue coût. Ce câble
permettra de rendre le pays plus compétitif. »

Avec une capacité initiale de 40 Gbps/seconde, extensible à
320 Gbps/seconde, le câble va permettre la connexion de plus de 500.000 appels
simultanés, répondant ainsi aux besoins croissants en bande passante IP et Voix.

L'interconnexion permettra de relier le réseau marocain
directement aux opérateurs implantés à Marseille.

Les coûts élevés des télécommunications ont en effet
ralenti les affaires prometteuses des centres d'appels, dont plus de 20% des
coûts d'investissement proviennent du réseau télécoms. Les concurrents de Maroc
comme l'Egypte et les pays d'Europe de l'Est offrent des tarifs plus
intéressants.

Néanmoins, la croissance des activités de délocalisation
communément appelées offshoring, a été soutenue ces dernières années et devrait
rapporter 15,1 milliards de dirhams (1,83 milliards de dollars) au Produit
national brut (PNB) à l'horizon 2013.

Casashore, la première zone d'affaires consacrée aux
activités d'offshore, sera inaugurée au dernier trimestre 2007 et le Technopole
de Rabat sera par ailleurs opérationnel courant 2007.

Avec une surchauffe de la concurrence en termes d'offre de
services télécoms pour les zones d'affaires offshore, le troisième opérateur
national Wana a remporté l'appel d'offres relatif à la prestation de services
télécoms à Casashore, en abaissant ses prix de 30% en dessous des prix du
marché.

D'autres projets sont en cours d'étude, comme celui d'une
zone d'affaires offshore adjacente à la Zone de libre-échange de Tanger, ou
MarrakechShore dans le Sud du pays. De tels projets intégrés sont fortement
susceptibles d'encourager la croissance de la demande de bande passante.

« La construction de ce câble contribuera à conforter la
position du Maroc comme terre d'accueil privilégiée des entreprises délocalisées
» a souligné Ahizoune.

OBG

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