Le FMI souligne l’intégration appuyée des économies en développement à l’économie mondiale dans un contexte d'envolée des prix des produits de base [suite]

L’intégration des économies en développement à l’économie
mondiale a fortement progressé ces dernières années, dans un contexte d’envolée
des prix des produits de base et d’amélioration des institutions et des
politiques conduites. Le commerce total
(exportations et importations) représente maintenant entre 50 et 100 % du PIB et
le total des capitaux extérieurs (avoirs et engagements) oscille entre 100 et
200 % du PIB selon les régions du monde en développement. L’accélération récente
de l’intégration mondiale est survenue dans le contexte d’une hausse très
diversifiée des prix des produits de base, qui ont gagné environ 75 % en termes
réels depuis 2000. Parallèlement, les obstacles aux flux commerciaux et
financiers ont nettement diminué, tandis que la qualité des institutions et de
la gestion macroéconomique s’est améliorée dans les pays exportateurs de
produits de base ou d’autres produits.

La phase de mondialisation
récente s’est caractérisée par une diversification accrue de la composition et
des destinations des  exportations
.
Le volume des exportations de produits manufacturés a sensiblement augmenté par
rapport au PIB réel dans le monde en développement, où les gains enregistrés
depuis la fin des années 80 vont de 2 points de pourcentage au Moyen-Orient et
en Afrique à plus de 20 points en Asie. Mesurées en dollars, les exportations de
produits manufacturés vers les économies avancées ont triplé depuis le début des
années 90, et augmenté de façon encore plus spectaculaire à destination de la
Chine, même si le niveau initial était bas (premier graphique). Les secteurs
manufacturiers des économies en développement ont aussi reçu des volumes
considérables d’investissement direct étranger. Les exportations de produits de
base vers la Chine et les autres économies asiatiques ont fortement progressé,
mais même les exportateurs de produits de base ont accru leurs échanges de
produits manufacturés.

Les exportateurs de produits de base des pays en développement
ont bénéficié davantage du boom actuel des prix des produits de base que des
précédents, mais, sur le long terme, ces prix n’ont apporté qu’une contribution
mineure à l’intégration commerciale et financière.
Par rapport aux booms précédents, l’augmentation des volumes d’exportations
médians est supérieure de plus de 3 points par an et la réponse des exportations
de produits manufacturés est bien plus sensible, ce qui s’explique notamment par
l’appréciation plus faible des taux de change réels dans les pays exportateurs
de combustibles et par la réduction plus forte des droits de douane dans les
pays exportateurs d’autres produits de base. Par rapport aux booms antérieurs
également, les investissements extérieurs et intérieurs se sont accélérés,
tandis que les emprunts extérieurs, et en particulier les emprunts publics, ont
ralenti. Toutefois, les prix des produits de base n’expliquent qu’en 
partie les 26 points de hausse des volumes d’exportations (par rapport au PIB)
entre les années 80 et la décennie en cours. En revanche, la moitié au moins de
cette augmentation peut s’expliquer par l’amélioration des institutions, la
financiarisation et la réduction des distorsions résultant des politiques
conduites, ainsi qu’en témoignent la diminution du nombre de restrictions de
change, la baisse des droits de douane, la moindre surévaluation et l’ouverture
croissante d’autres pays au commerce.

Des efforts soutenus visant à améliorer les institutions en
place et les politiques conduites favoriseraient la poursuite des progrès de 
l’intégration des économies en développement et rendraient celles-ci mieux à
même de résister aux volte-face abruptes des prix des produits de base.

L’analyse présentée dans ce chapitre permet de penser que, même
si les prix des produits de base ne devaient plus être orientés aussi fortement
à la hausse, le processus d’intégration ne s’inverserait sans doute pas.
L’amélioration des institutions, la financiarisation, la conduite de politiques 
budgétaires prudentes et la libéralisation externe demeureront des moteurs
importants de l’intégration.

Cela dit, bon nombre de pays en développement restent
tributaires des exportations de produits de base, et les progrès de la
diversification et des réformes les rendraient moins vulnérables aux chocs de
prix des produits de base.

 

Extrait de la dernière publication du FMI sur les
Perspectives de l'économie mondiale

 

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