Enquête INS et BM : 60% des Tunisiens en arrêt de travail n’ont pas perçu de revenu

L’Institut National de la Statistique (INS), en collaboration avec la Banque Mondiale (BM) a élaboré une enquête portant sur l’impact du Covid-19 sur le quotidien des Tunisiens. Ladite enquête a été menée via le téléphone et a couvert un panel de 1389 ménagers représentatif de la population tunisienne. La première vague de l’enquête a recueilli les réponses de 1030 ménagers sur la période allant du 29 avril au 8 mai 2020. Aussi, les principaux thèmes abordés au cours de cette première vague sont les connaissances et comportements sociaux des Tunisiens en lien avec le Covid-19, l’accès aux biens et services sécurité alimentaire et l’activité économique.

Ladite enquête a fait ressortir qu’en comparaison à la période d’avant le confinement, 57% des personnes interrogées ont été dans l’obligation de cesser de travailler et seulement 28% ont pu poursuivre leur activité professionnelle. Parmi ceux qui ont cessé de travailler, pas moins de 80% ont expliqué la situation par des raisons liées directement ou indirectement à la crise du Covid-19. S’agissant du volet professionnel, l’activité économique a été impactée par une forte baisse pour la majeure partie des travailleurs. S’en est suivie une baisse des revenus.

En outre, deux tiers des salariés interrogés dans le cadre de l’enquête, ont déclaré être concerné par l’arrêt de travail. Quant au télétravail, il n’a concerné qu’un salarié sur dix parmi les salariés ayant pu poursuivre leur travail. Également, 60% des salariés en arrêt de travail, soit la majeure partie, n’ont pas pu percevoir leur salaire. A souligner à ce titre, que l’absence de rémunération a concerné environ 80% des salariés appartenant aux deux catégories les plus pauvres. Dans le même propos, ceux travaillant dans le domaine de l’agriculture et de l’industrie ont également connu l’absence de rémunération.

Par ailleurs, l’enquête de l’INS a indiqué que près du tiers des unités de production familiales n’ont eux aussi perçu aucune rémunération au titre du mois d’avril alors que l’autre tiers ont connu une baisse de leur revenu en comparaison au mois précédent. Cette régression de rémunération est liée dans les deux cas de façon directe et indirecte à la crise du Covid-19. Sur le plan des produits alimentaires, l’augmentation de leurs prix  additionnée à la perte d’emploi représentent la préoccupation première des ménages interrogés.

 

 

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