Rétrospective boursière pour l’année 2006

Physionomie Générale

Alignant sa troisième année
consécutive dans le vert, la Bourse de Tunis a été, avec la Bourse de Casablanca
(+70% en 2006), l’une des exceptions de la zone MENA à garder une tendance
globalement haussière tout au long de l’année 2006. En effet, bon nombre des
places boursières du Golfe ont vécu une année sous le signe de fortes
corrections jugées légitimes après un excellent cru 2005.

De son côté, la Bourse de Tunis a vu sa capitalisation
boursière gagner sur l’année 2006 près de 43% pour s’établir au 29/12/2006 à
5.490MDT. En parallèle, la performance indicielle a été de 44,33% pour le
TUNINDEX tandis que l’indice BVMT a gagné 39,97% (soit sa deuxième meilleure
performance historique après celle de 1994). A ce niveau, le TUNINDEX a signé à
maintes reprises des plus hauts historiques dont le dernier a été enregistré le
21/12/2006 à 2343,38 points. Par ailleurs, le volume d’affaires sur le marché
central a été assez conséquent notamment pendant les phases haussières,
totalisant plus de 746MDT, soit une progression de 6,4% par rapport à 2005.

Sur le front des lignes les
plus dynamiques,

BIAT
a généré plus de 98MDT de volume de transactions, relayée par

TUNISAIR
(65MDT),

SOTRAPIL
(48MDT) et

SFBT
(43MDT).

Alors que quelques lignes du
bancaire ont renoué avec la distribution de dividendes cette année, le rendement
en dividende est passé de 3,7% en 2005 à près de 4% pour l’année 2006. Un
constat qui reflète entre autres une amélioration relative des résultats des
sociétés de la Cote et leurs anticipations quant à des perspectives meilleures,
notamment pour les exercices 2006 et 2007.

Suivant à quelques détails près
l’adage « Sell in may and go away », le marché s’est vu infliger à mi-chemin
(mois de Juin) une correction qui a duré près de 7 semaines et dont l’amplitude
a été de près de 6%. Cette phase qui s’est caractérisée par un affaiblissement
notable du rythme d’échanges, a mis encore une fois en évidence la forte
corrélation entre la teneur des échanges et la hausse du marché.

Une hausse initiée sur fonds d’annonce du lancement de
nouveaux fonds d’investissements et des achats d’investisseurs étrangers :

Alors que le marché a
progressivement retrouvé un fondement à la performance de la majorité de ses
lignes, principalement suite aux publications semestrielles mais aussi, par la
suite, au niveau des indicateurs d’activité 3T06, le vrai moteur de l’ascension
du marché courant 2006 a été principalement l’annonce du lancement de nouveaux
fonds d’investissements ainsi que les ajustements à la hausse par anticipation
aux interventions de certains investisseurs étrangers venant essentiellement des
pays du Golfe. A ce niveau, l’annonce de la création d’un FCP doté d’un actif
net initial de 40MDT qui a fait couler beaucoup d’ancre dès le début de l’année,
sera opérationnel selon les dernières annonces en ce début de l’année 2007.
Concernant l’intervention des investisseurs étrangers, elle a été plutôt
disparate et irrégulière avec toutefois une forte concentration sur les valeurs
cotées du transport aérien, sur certaines moyennes capitalisations ou sur
certaines banques. Les achats d’investisseurs du Golfe ont en fait bénéficié
entre autres à des lignes telles que

SOTRAPIL
,

KARTHAGO AIRLINES
,

ELECTROSTAR
et

TUNISAIR
, tandis que les investisseurs anglo-saxons ont plutôt privilégié
des titres comme la

BH
et la

SPDIT-SICAF
.

Les Splits : Un bilan assez mitigé…

L’autre fait marquant de cette
année 2006, a été la nouvelle pratique des opérations de split (fractionnement
de valeur nominale). Une opération qui ne change en rien, théoriquement, la
valeur intrinsèque de l’entreprise mais qui vise essentiellement à améliorer la
liquidité du titre. Sept sociétés de la Cote ont procédé au fractionnement de la
valeur nominale de leurs actions et le bilan ressort assez mitigé. Entre une
performance post-split de plus de 70%, à l’image de la réaction de

TUNISAIR
, et des glissades, à l’image de celles qui ont touché

SOMOCER
ou encore dernièrement

GIF Filter
, l’effet est donc loin d’être certain. En ce sens, l’expérience a
révélé que ce type d’opération ne pourrait pas éventuellement mettre à l’ombre
ni de mauvais résultats et encore moins une faible atomicité à la base.

Un nouveau rythme de publications intermédiaires : un
nouveau pas vers une meilleure transparence…

L’entrée en vigueur des
nouvelles pratiques en matière de publication des réalisations intermédiaires,
n’a pas échappé à l’habituelle carence de certaines sociétés de la Cote qui sont
devenues désormais une minorité vers la fin 2006. En outre, l’absence des
publications du bancaire sur la première moitié de l’année, justifiée par des
travaux d’harmonisation du listing des indicateurs à publier, a créer un
déséquilibre informationnel.

Ceci étant dit, les effets
positifs d’une telle pratique, à savoir des publications intermédiaires
trimestrielles, devraient apparaître sur une année glissante faisant ainsi de
l’année 2007 une étape primordiale en matière d’exploitation de ces nouveaux
fils de données.

En terme de résultats et hormis
les quelques sociétés ayant subi l’énorme poids de leurs investissements ces
dernières années ou encore les entreprises ayant opté pour un assainissement de
leurs comptes, le reste des sociétés a plutôt affiché des performances
globalement positives. De son côté, le bancaire, qui poursuit toujours son
effort de provisionnement, a surpris notamment sur le 3T06 par l’affermissement
de ses marges d’intermédiation. Un constat qui devrait s’afficher au niveau des
réalisations annuelles. D’ailleurs, certains intervenants estiment que ce sont
les publications de ce début 2007 qui vont être le vecteur d’une éventuelle et
nouvelle progression et ce, en l’absence de tout événement majeur pouvant
compromettre la tendance actuelle du marché.

Le Palmarès :

Sur le front des meilleures
performances de l’année 2006,

TUNISAIR
qui a bénéficié entre autres de son opération de Split ainsi que de
l’intérêt d’investisseurs étrangers, a signé un rendement de 149,19% à 4,520 DT.
A noter que la compagnie a fait l’objet notamment en fin d’année d’un flux
informationnel assez positif, de quoi défendre sa performance sur les dernières
semaines de décembre. De son côté,

SPDIT-SICAF
qui a évolué entre effet d’entrainement de la hausse du marché
ainsi que des anticipations quant à des éventuelles opérations de
restructuration du groupe

SFBT
, a plus que doublé sur l’année, marquant un rendement de 110,77% à
52,900 DT. Par ailleurs,

TUNINVEST–SICAR
(+80,2% à 9,270 DT) a été gracieusement saluée pour son
effort de redistribution entre dividende et nouvelles opérations de
remboursement d’une partie de ses actions. Et sans viser l’exhaustivité de ce
palmarès, notons les performances de

STB
(96,80% à 9,540 DT) et

BNA
(+100% à 8,900 DT) qui demeurent à ce jour en bonne partie sur fonds
d’anticipations positives.