Youssef Chahed parle de la restructuration des banques publiques, la modernisation de l'administration et l'Open Sky….

Dans son allocution devant les étudiants de l'IPEST (Institut Préparatoire aux études scientifiques et techniques) le chef du gouvernement Youssef Chahed a fait un tour d’horizon des principaux défis qui marquent la conjoncture nationale et les orientations du gouvernement pour remettre le pays sur la voie de la croissance.

Youssef Chahed est revenu sur la problématique du financement de l'économie et en particulier de certains secteurs, comme l'agriculture ou encore les PME, évoquant en ce sens le rôle des banques publiques, censées être le bras financier de l'Etat et qui devraient prendre l'initiative d'aller vers les entreprises en quêtes de financement, des institutions qui aujourd'hui sont dans l'incapacité de jouer pleinement leur rôle et qui sont désormais une partie de la crise et non plus une partie de la solution comme elles devraient être selon ses proprios.

Selon Chahed, le gouvernement s'est penché depuis un certain temps sur la restructuration des banques publiques, l'une des grandes questions qui se posent aujourd'hui est de savoir, s'il ne serait pas plus approprié d'avoir une grande institution qui soit capable de concurrencer le secteur privé plutôt que trois banques publiques toutes trois en difficultés, sans compter les participations minoritaires que détient l'Etat dans d'autres établissements et qui ne lui rapporte rien, il devient donc inévitable de revoir les participations publiques dans le secteur bancaire et de recentrer les efforts de l'Etat sur d'autres secteurs en mal de fonds.

C'est aussi le cas pour certaines entreprises publiques, opérant dans des secteurs compétitifs et qui ne survivent que grâce aux subventions et aux garanties de l'Etat, ce qui rend leurs business modèles handicapant d'amblée,  les budgets injectés par l'Etat dans ces sociétés aurait mieux fait d'être alloués autrement, et soutenir le développement, les logements sociaux ou encore la réforme de l'enseignement et de la formation professionnelle. Un plan de restructuration de ces entreprises publiques s'impose désormais, insiste Chahed, de façon à les remettre sur les rails de la rentabilité au bénéfice de l'intérêt général. Le plan en question prendra en compte  la préservation de la paix sociale, souligne le chef du gouvernement.

Autre mesure présentée par Chahed, celle relative au projet de loi d'urgence économique, présenté devant l'ARP, et qui prévoit la simplification des procédures pour les projets qui créent plus de 500 ou plus de 1000 postes d'emploi selon les régions. Le chef du gouvernement a rappelé qu'en Tunisie, et notamment dans le privé, plus de deux ans peuvent passer entre la déclaration d'une intention d'investissement et l'entrée effective du projet en phase de réalisation, et ce même lorsque les études et le financement sont disponibles, en raison des complications administratives.

La modernisation de l'administration et la réduction de la bureaucratie sont justement devenus une urgence selon Youssef Chahed, la Tunisie ne peut plus faire face à la concurrence mondiale avec une administration dont l'organisation remonte dans certains aspects à la période de l'indépendance voire à l’époque antérieure, a-t-il indiqué. Le plan de réforme global prévu en ce sens, sera en partie consacré à réviser la politique de motivation des salariés de l'administration, où les employés bénéficient des mêmes avantages et incitations indépendamment de leur performance et de leur degrés d'implication, souligne Chahed.

Youssef Chahed est également revenu sur la situation des caisses de sécurité sociale, aujourd’hui compromises et qui ont besoin de mesures urgentes, le chef du gouvernement a indiqué que les choix disponibles et envisageables étaient clairs, il s’agira soit de retarder l’âge de départ à la retraite,  d’augmenter les cotisations ou de prévoir en place de nouveaux impôts pour le financement des caisses sociales   (TVA sociale…), ou encore un mix de toutes ces mesures, à l’image de ce qui a été fait dans plusieurs pays.   

Sur la question du secteur touristique, Youssef Chahed a annoncé l'ouverture effective du ciel tunisien en 2017 (Open Sky), en attente depuis 2008 et qui impulsera le tourisme dans notre pays, affirme le chef du gouvernement.  

 

 

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