Ridha Gouia : On espère atteindre un taux de croissance mondial de 2,6% prévu par l’institution Goldman Sachs

Le professeur d'économie, Ridha Gouia, a déclaré ce mardi 5 décembre 2023, au micro de radio Express Fm, que le taux de croissance moyen au cours de la période 2000 à 2019 a été d'environ 3,8% dans le monde sachant que les banques américaines et la Banque mondiale s'attendaient à ce que ce taux soit réalisé au cours de cette année, avant que les attentes ne régressent en juin à seulement 3%. Et de préciser que le plafond des expectations est toujours un peu élevé, or la réalité est toute différente. 

Dans le même sillage, le professeur d’économie a expliqué que le taux de croissance est lié aux événements et aux évolutions du monde. A ce titre, il faut souligner que tous les pays du monde ont été touchés, qu'il s'agisse des pays industrialisés ou de ceux en voie de croissance, et ce, sur fond de hausse des prix, du problème de carburant ainsi que de la pénurie de matières premières et de nourriture. Ridha Gouia se dit s’attendre à ce que le taux de croissance se situe entre 2,1 et 2,6%, regrettant l’absence d'optimisme, surtout à la lumière de ce qui se passe dans le monde, des grandes tensions entre les différents pays et des contradictions entre les BRICS et le pôle Ouest. En effet, l’ensemble de ces problèmes aura des répercussions majeures sur l'économie internationale.

Par ailleurs, l’invité d’Expresso a souligné que l'économie tunisienne nécessite une révision et une stratégie afin  qu'elle puisse se défaire de la dépendance vis-à-vis de l'économie mondiale. Et d’estimer qu'il existe un problème structurel en Tunisie, compte tenu du fait que l’on soit passé de l'exportation d'engrais à leur importation. Il a ajouté que la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG) contribuait au budget de l'Etat à hauteur de 2,5 milliards de dinars alors que le budget était d'environ 19 milliards de dinars.  Il a également indiqué que l'agriculture contribuait par le passé à hauteur de 14% du PIB, avant de décliner à 8% précisant que l'économie est devenue plus dépendante des pays étrangers et est affectée par la situation mondiale et le déclin du taux de croissance.

Dans un autre registre, Ridha Gouia a souligné qu’il faut d’abord répondre aux besoins internes du pays et ensuite exporter la production excédentaire. Il est nécessaire que l'économie ne soit pas basée uniquement sur le secteur du tourisme (bien que la saison précédente a été bonne), mais plutôt sur l'un des piliers économiques qui doivent être pensés de manière à assurer les moyens de subsistance des citoyens, améliorer la productivité, ainsi que la compétitivité de l’économie tunisienne à l’étranger. D’ailleurs, précise le professeur d’économie, ce sont les recettes touristiques et les fonds transférés par les TRE qui ont permis de rembourser les dettes de la Tunisie pour la période encourue.
 

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