Le professeur d'économie Ridha Chkoundali a commenté, sur les ondes de radio Express FM, l'augmentation du service de la dette extérieure de l’ordre de 91,3% au 10 juin courant. A cet effet, il a déclaré que l'État tunisien accorde une grande importance au paiement des dettes, même si cela se fait au détriment des indicateurs économiques réels. Et l’invité d’Ecomag d’ajouter qu'au cours de l'année écoulée, le remboursement des dettes a été privilégié au dépend de l'approvisionnement de l'économie tunisienne en matériaux de base, ceux prioritaires et semi-manufacturés nécessaires à la production.
Dans la même veine, Ridha Chkoundali a indiqué que cette configuration a contribué au déclin de la croissance économique, à même de créer une sorte de baisse du niveau des ressources fiscales de l'État, qui a, d’ailleurs, perdu 2 milliards de dinars à cause de cette politique. En outre, l’expert économique a déclaré que les premiers chiffres pour les premiers mois de cette année confirment que le gouvernement poursuit la même politique en préférant rembourser les dettes extérieures aux requis à la production. Ridha Chkoundali a expliqué, à ce titre, que cela aura un impact majeur sur les ressources internes de l'État et sur le budget de l'État pour l’exercice de 2025, dans lequel le besoin d'emprunts extérieurs sera nécessaire et urgent.
Par ailleurs, l’invité d’Ecomag a appelé le gouvernement à revoir cette politique soulignant qu'il existe une difficulté en matière de mobilisation des ressources extérieures. De ce fait, la solution qui se présente au gouvernement est de compenser les emprunts externes par des emprunts internes, de surcroît à court terme. Il s'agit d'une option que l'État ne peut pas poursuivre indéfiniment, a-t-il précisé. Le service de la dette extérieure, quant à lui, a connu une hausse significative de l’ordre de 91,3%, portant sa valeur de 3,8 milliards de dinars, le 10 juin 2023, à 7,3 milliards de dinars à la même date en 2024, selon les données publiées par la Banque centrale.
D'autre part, l’expert en économie a estimé que ne pas recourir aux réserves en devises étrangères afin de fournir ce qui est nécessaire à l'économie, notamment les matières premières et les matériaux semi-finis, aura inévitablement des répercussions sur la croissance économique, et conduira à un fléchissement économique. A cet égard, il a ajouté que ce dernier nuira aux entreprises exportatrices et donc à la pérennité des réserves en devises étrangères, indiquant en contrepartie qu'il y a une bonne gestion de ces actifs par la Banque centrale.
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