L'UTAP dénonce l'absence de consultation dans l'élaboration de la loi de finances (Fathi Ben Khalifa)

Le conseiller économique de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (UTAP), Fathi Ben Khalifa a confirmé, au micro de radio Express FM, jeudi 29 décembre 2022, que l'organisation n'avait pas été invitée à se prononcer sur la loi de Finances 2023, estimant que l'organisme le plus concerné par la sécurité alimentaire a été écarté. Ben Khalifa estime d'ailleurs que toutes les forces vives du pays, et les professionnels de chaque secteur auraient être impliquées dans l'élaboration du texte. Pour le secteur, l'année 2023 sera tout aussi difficile que les deux années précédente a estimé l'expert, qui cite les dangers auxquelles sont confrontées plusieurs filières, avicole et laitière entre autres, et les difficultés dans le domaine de l'alimentation des animaux d'élevage, question totalement absente de la LF selon lui, et mettre en execution la stratégie nationale de sécurité dans le blé dur et dans les grandes cultures en général, outre la question du stress hydrique...L'expert a également évoqué la question des engrais, et les retards voire le manque considérable dans l'approvisionnement de certains intrants, tels que l'ammonitrate, le DAP...autant de facteur qui rendent toutes stratégie inutile. Une stratégie est un engagement de l'Etat, a insisté Ben Khlifa, pour lequel tous les organismes étatiques doivent répondre présents (Banques, Groupe Chimique...), avec un schéma de financement clair. 
 
Fathi Ben Khlifa a critiqué l'article 21 qui concerne le soutien à l'approvisionnement du marché en lait et beurre, qui se limite à l'importation du lait en poudre et du beurre, alors que la filière laitière en Tunisie, au bord de l'effondrement, était auparavant excédentare. Il aurait été plus judicieux de soutenir la production nationale et d'écouter les exploitant aujourd'hui confrontés à la hausse des coûts de revient.
 
Ben Khalifa déplore l'absence de véritables mesures en faveur du secteur dans la loi de finance 2023, qui ne consacre que le seul article 15, celui de la prise en charge à raison de 3% du financement du secteur par l'Etat, alors que le financement est déjà pratiquement absent, selon les terme du conseiller, le secteur ne captant que 2,9% du financement selon lui. Ben Khalifa estime qu'une consultation entre l'UTAP, le ministère des finances, celui de l'agriculture et la Banque Centrale, pour comprendre ce qu'il a qualifié de réticence du secteur bancaire au financement de l'agriculture. Le gouvernement aurait pu intervenir directement pour fixer un seuil de financement en faveur du secteur, citant l'exemple du Brésil. L'organisation de par sa proximité de la réalité du secteur aurait pu fournir au gouvernement des directions claires pour toute intervention en faveur de l'agriculture et inscrire les mesures dans le grand cadre de la sécurité alimentaire, une question qui devient centrale pour tous les pays du monde. 
© Copyright Tustex

Les articles associés