Avec l’éclatement de la crise immobilière dans les pays développés, la perception des valeurs immobilières par les investisseurs s’est assombrie fortement. Ce sentiment négatif a fini par gagner certaines places émerg

Avec l’éclatement de la crise immobilière dans les pays
développés, la perception des valeurs immobilières par les investisseurs s’est
assombrie fortement. Ce sentiment négatif a fini par gagner certaines places
émergentes où les investisseurs ont commencé à se désinvestir de ces valeurs
jusque là considérées comme les valeurs phares de leurs marchés (ex ; Addoha au
Maroc ou Emaar aux Emirats). Qu’en est-il des valeurs immobilières de notre
marché ? L’analyse du comportement boursier des titres immobiliers cotés montre
une certaine désaffection pour ces valeurs puisqu’elles ont toutes affiché des
pertes pendant l’année 2008 (SIMPAR
-9%,


ESSOUKNA
– 7%,


SITS
– 6%) alors que le marché a fini
l’année sur une performance positive (+10,6%). En analysant de près ce
phénomène, l’on peut dire que la contraction de ces valeurs ne s’explique pas du
tout par une détérioration des fondamentaux de ces sociétés.

 Ainsi pour la

SIMPAR
, les ventes 2008 se sont inscrites en nette hausse de 35% avec un
excellent quatrième trimestre qui a représenté plus du tiers du chiffre
d’affaires annuel. En termes de rentabilité opérationnelle, celle-ci affiche une
performance remarquable avec une hausse de l’Excédent Brut d’Exploitation de
60%.. De son coté,

ESSOUKNA
a réalisé un bon exercice avec une progression des ventes de 20% et
de l’EBE de 29%. Même la

SITS
, seule à avoir enregistré une baisse de son CA de 30%, bénéficiera des
performances de sa filiale ICC qui lui a versé un généreux dividende de 0,7 MD
qui lui permettra d’accroître son bénéfice net de 30%.

Si ce ne sont pas les chiffres 2008 qui ont inquiété les
investisseurs, ce sont peut être alors les perspectives qui ont été jugées
mauvaises. Or là aussi, les prévisions contredisent cette anticipation. Ainsi,
les prévisions de la société

SIMPAR
pour les quatre prochaines années, telles qu’elles apparaissent dans
le rapport du conseil d’administration, tablent sur un chiffre d’affaires moyen
de 20 MDT pour atteindre 26 MDT en 2012 et
ce, à la lumière des projets en cours de réalisation ou à l’étude. Pour

ESSOUKNA
, lors de la dernière AGO, le management de la société a déclaré
s’attendre au cours des trois prochains exercices à  un Chiffre d’Affaires moyen
de 17 MDT et un bénéfice net moyen de  1,8MDT par exercice. Quant à

SITS
, l’année 2009 s’annonce, selon son PDG, une année exceptionnelle avec
un résultat net prévisionnel avant impôt de 5,5 MDT  et un chiffre d’affaires de
l’ordre de 20 MDT  (13 MDT découlent du projet Cléopâtre et 7 MDT du projet
Rihab 4). Les promesses de ventes déjà signées totalisent 10,5 MDT jusqu’à fin
janvier 2009.

  Avec des réserves foncières bien fournies et un savoir
faire reconnu, les valeurs immobilières cotées semblent bien armées pour
poursuivre leur développement dans de bonnes conditions et continuer à afficher
une croissance satisfaisante. A l’image de la valeur ADDOHA au Maroc qui a
d’ailleurs démenti tous les scénarios catastrophiques des analystes et des
investisseurs en affichant des résultats record et des prévisions prometteuses,
les valeurs immobilières tunisiennes ont été vraisemblablement boudées à cause
d’un amalgame maladroit avec ce qui se passe dans d’autres pays. A moins d’un
enchaînement de scénarios catastrophiques (baisse sensible du pouvoir d’achat,
resserrement des crédits logement, offre massive de terrains à la construction
(où sont-ils ?)…), le marasme du compartiment immobilier de la Bourse de Tunis
ne devrait pas se prolonger très longtemps car en bourse, sur une perspective de
moyen et long terme, ce sont les fondamentaux qui ont toujours le dernier mot.

 


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