La société ELECTROSTAR a réuni aujourd'hui, 31 août 2017, ses actionnaires dans le cadre de l'assemblée générale ordinaire, sous la présidence de Fethi Hachicha, et en présence de 73% du capital. Les actionnaires présents n'ont pas manqué de réclamer auprès du management des explications quant au retard accusé dans la tenue de l'AGO, ce à quoi Fethi Hahicha a répondu que la date a été repoussée en raison de l'augmentation de capital, souscrite rappelant-le à hauteur de 75% seulement.

A noter que l’exercice clos au 31 décembre 2016 fait ressortir un résultat bénéficiaire qui s’élève à 163 874,515 dt pour la société, qui a enregistré pourtant une hausse de 12% de son chiffre d'affaires et un résultat d'exploitation de 13 MD vs 9 MD à fin 2015. Au niveau du groupe, les états financiers consolidés de 2016 font apparaitre un déficit de 6,7 MD  malgré la forte hausse du résultat d'exploitation de 108%. Le poids des charges financières continue d'handicaper la société d'où l'impératif de renforcer les fonds propres. Le contexte économique difficile n'a fait que compliquer davantage l'activité d'ELECTROSTAR, fortement consommatrice de fonds de roulement, même avec une très faible proportion d'impayés définitif (moins de 1% selon Fethi Hachicha), la société est contrainte d'accorder des délais supplémentaires à ses clients confrontés eux même à des difficultés. A ce titre Fethi Hachicha a expliqué qu'un mois de retard pour un seul client peut affecter la trésorerie d'ELECTROSTAR à hauteur de 6 à 7 MD.

Interrogé sur le positionnement de la société sur le marché domestique, Fethi Hachicha a insisté sur l'omniprésence du marché noir qui dépasserait les 50% du volume global, et reste le principal concurrent de la société. Les dernières manœuvres du gouvernement pour combattre la corruption et la contrebande n'ont pas donné de résultats perceptibles à l'heure actuelle.  Pour ce qui est des prétentions d'ELECROSTAR sur les marchés extérieurs, le dirigeant a rappelé les nouvelles contraintes imposées par l'Algérie, un des deux débouchés possibles avec la Libye, en pleine crise. L'accord tuniso-algérien signé il y a plus de 10 ans favorise les opérateurs du pays voisin qui ne paient pas de droit de douane, alors que la partie tunisienne est assujettie aux droits d'usages. L'export ne représente pas un grand enjeu pour Fethi Hachicha, qui compte surtout sur l'assainissement du marché tunisien des produits importés illégalement.

Prenant la parole, un actionnaire a relevé le problème du redressement fiscal suite au contrôle réalisé sur les exercices 2006 à 2011, et qui dépasse les 9 MD. Fethi Hachicha semble confiant quant à l'issue de cette affaire, une fois l'administration aura épuisé tous les recours que lui garantit la loi, et qui font partie de la démarche systématique dans ce genre de situation. La société est dans son droit, a insisté Hachicha, le montant réclamé par l'administration est lié à la taxe énergétique instaurée en 2009, que la société a bel et bien payé en se basant sur l'unité généralement convenue et apparaissant dans le texte de loi, et qui ne peut être que le KWh, l'administration a quant à elle pris le BTU comme base de calcul, une norme anglaise totalement étrangère à la Tunisie et qui a généré un décalage important.

Revenant sur la dernière augmentation de capital, les actionnaires se sont interrogés sur les raisons de l'échec partiel de l'opération, le management a alors rappelé que plus de 1 MD ont été déboursés pour réguler le cours et le ramener au dessus du nominal, la persistance de l'offre à toutefois empêché la remontée du prix de l'action en bourse, dissuadant les petits porteurs de souscrire à l'augmentation de capital. Le Directeur de BNA Capitaux a par la suite pris la parole, suite à la demande d'un actionnaire, pour confirmer les efforts en vue de réussir l'opération, déplorant que les petits porteurs n'aient pas répondu présents à l'occasion. Fethi Hachicha a également indiqué qu'une lettre a été adressée au CMF réclamant une enquête pour déterminer si des manœuvres de manipulation de cours ont entravé le bouclage de l'opération, il s'agira au moins de préparer la prochaine augmentation de capital prévue d'ici la fin de l'année, a-t-il indiqué, voire peut être une troisième.

Le management a d'autre part expliqué que la société travaillera en vue de réviser les délais clients. Des efforts sont entrepris auprès de la banque centrale pour relancer et réorganiser les crédits à la consommation, toujours accordés mais de façon plutôt sauvage, selon le terme de Fethi Hachica.