Défis de la hausse des cours mondiaux des matières premières [suite]

La flambée des cours mondiaux de certaines matières premières, produits agricoles et intrants des productions industrielle et agricole, se poursuit à un rythme crescendo.


Cette situation, qui va générer, dans tous les pays du monde, une hausse des coûts des facteurs de production dans tous les secteurs, exige de toutes les économies de déployer des efforts pour s'adapter à cette nouvelle donne devenue désormais structurelle.


Cette hausse est imputable plusieurs facteurs dont l'augmentation de la demande des produits précités à l'échelle mondiale, notamment, après la reprise de la croissance en Chine, aux Etats Unis d'Amérique et en Inde, outre la baisse de l'offre de matières premières, la flambée des prix des hydrocarbures accompagnée d'une progression des coûts de production et du transport, l'utilisation de certaines matières premières pour l'extraction de biocarburants à l'instar de la canne à sucre, du blé et des huiles végétales, ce qui a entraîné une réduction des stocks régulateurs mondiaux en ces produits et l'accroissement excessif de leurs prix.


La Tunisie ne peut être exclue de cette situation, d'autant qu'elle importe plusieurs de ces matières premières et intrants pour subvenir aux besoins des secteurs industriel et agricole.


C'est ainsi que plusieurs secteurs de production ont connu de fortes pressions au cours de la période écoulée, ce qui nécessite, selon, une source du ministère du commerce, l'intensification des efforts des différentes parties afin de réaliser l'équilibre nécessaire entre les facteurs exogènes, d'une part, et les exigences de la préservation du pouvoir d'achat des citoyens et des fondements de la régularité de la production et de l'approvisionnement, d'autre part.


En dépit de cette conjoncture difficile, la Tunisie est parvenue à préserver la régularité de l'approvisionnement en les différents produits à la faveur des efforts fournis pour réduire l'impact des retombées de la situation qui prévaut à travers l'augmentation des dépenses de compensation directe et indirecte, outre l'octroi d'avantages fiscaux et douaniers au niveau de l'approvisionnement, lesquels ont particulièrement concerné plusieurs produits dits sensibles, notamment le fer, les produits fourragers et alimentaires.


Dans cette optique, l'Etat, en concertation avec les professionnels s'emploie à réaliser un meilleur équilibre entre les facteurs exogènes (pression financière) et la préservation du pouvoir d'achat du citoyen.


En effet tous ces facteurs ont eu de nombreuses répercussions sur la Caisse Générale de Compensation (CGC) dont les dépenses engagées pour subventionner les produits alimentaires de base devraient atteindre au cours de cette année plus de 500 millions de dinars contre 321 millions de dinars en 2006 et 206 millions de dinars en 2005, et ce, en raison de la très forte hausse du prix des céréales et de l'huile végétale sur les marchés internationaux.


Le prix des céréales a augmenté de près de 50% au cours de la période s'étendant de septembre 2006 à mai 2007 avec un prix d'achat pour ce qui est du blé tendre de 250 dollars la tonne, outre une augmentation des prix de l'huile végétale (soja) de 520 dollars la tonne en 2006 à 770 dollars en mai dernier et l'augmentation des frais d'affrètement de 25%, soit de 60 à 80 dollars pour une tonne de céréales.


Face au rythme de la hausse sans cesse accrue des cours mondiaux, les dépenses de compensation devraient atteindre dans le domaine des céréales 413 millions de dinars en 2007 contre 240 millions de dinars en 2006. S'agissant de l'huile végétale, ces dépenses passeraient à plus de 100 millions de dinars contre 69 millions de dinars en 2006.

Source : TAP
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