Rétrospective boursière de l'année 2013.

Comme en 2011, la bourse de Tunis a traversé une année 2013 au rythme des répliques du contexte politique plus que jamais turbulent, marqué par des évènement allant des simples désaccords sur la vision d'avenir du pays au plus tragique des rebondissements, des événements dramatiques comme l'attaque de l'ambassade américaine en 2012, il y en a eu plusieurs cette année et l'indice Tunindex ne pouvait qu'en pâtir, éloignant tout les espoirs d'une année boursières positive dopée par un nombre record de nouvelles introductions comme l'espérait es plus optimistes.


L’indice principal de la bourse de Tunis a commencé l’année en hausse prenant jusqu’à 3,37% le 1er février, avant de chuter le 06 février, en réponse à l’assassinat de Chokri Belaid. Balloté ensuite au grès de l’actualité, et s’inscrit pour de bon dans le rouge à partir du 26 juillet et termine l’année sur une perte annuelle de -5,21%, dans un marché souffrant d'une forte baisse de la liquidité, de 25% par rapport à 2012 et de 51% par rapport à 2010. Le problème de la liquidité prend son origine dans la baisse générale de la liquidité bancaire et la désaffection des investisseurs pour les actifs à risque dans un climat qui offre peu de visibilité. Le marché primaire a connu une activité soutenue enregistrant pour la première fois onze nouvelles introductions, un événement exceptionnel que le marché n’a pas connu depuis la vague d’introductions en bourse de début 90 par procédure directe. Le marché primaire a mobilisé 420 MD captant près du tiers des capitaux habituellement alloués au marché secondaire.


Au vu du contexte, les indicateurs d’activité publiés par les sociétés cotées sont passés au second plan cette année. Pourtant, 52 d’entre elles présentent une hausse de leurs revenus au 30 septembre pour une hausse globale des revenus de 8,4% par rapport au 30 septembre 2012. Le produit net bancaire des 11 banques cotées a progressé de 12,1% au 30 septembre 2013 par rapport au 30 septembre 2012 alors que l’indice sectoriel des banques a perdu 3,59% depuis le début de l’année. Les revenus nets de leasing des huit sociétés de leasing cotées ont progressé de 8,42% au 30 septembre par rapport au 30 septembre 2012 pour passer de 152,84 à 165,71 MD. Le secteur de la Technologie a réalisé la meilleure progression au niveau des revenus soit (+18,1%), suivi par le secteur des Télécommunications (+17%) et celui des secteurs Pétrole et gaz et sociétés financières qui ont progressé respectivement de 11,6% et 11,5%.


En tête des meilleures performances de l'année, l'action Tuninvext a gagné 36,6%, suivie d'Alkimia qui a pris 29,9%, le titre SOMOCER affiche un gain annuel de 21,3%, SFBT termine l'année en hausse de 17,3%. La plus forte baisse est pour ELECTROSTAR, en repli de 44,1%, SOTETEL recule de 39,5%, SOTRAPIL perd 38,4%, STB abandonne 39,7%, Tunisair cède 23,4%. STIP cède 36,3%.


S’agissant des nouvelles introductions, le marché a connu l’arrivée de Land’or, Syphax Airlines, OTH, New Body Line, Euro-Cycles, Hannibal Lease, Best Lease, City Cars, MPBS Sotemail et SAH. Cette dernière représente la plus importante opération cette année avec une levée de fonds de 145,9 MD. Cellcom sur laquelle les souscriptions ont démarré le 31 décembre et la société Manufacture de Sachets et Filets «MSF» ont obtenu le visa du conseil d’administration de la bourse de Tunis en vue de leur admission.


Pour l’année 2014, la tenue du marché dépendra forcément de l’évolution de la conjoncture politique, la nomination d’un nouveau gouvernement début janvier avec à sa tête Mehdi Jomaa, devra trouver le moyen de restaurer la confiance des agents économiques. Toutefois, un premier bémol est senti, à savoir la proposition d’une imposition des dividendes distribués dans le cadre du projet de loi de finance 2014. Première à réagir, l’Association des intermédiaires en bourse a adressé fin novembre 2013 une lettre aux pouvoirs publics, exprimant son inquiétude quand à l’impact d’une telle mesure sur le développement du marché financier. L’AIB rappelle que l’exonération des plus-values de cession pour les titres cotés détenus à moyen ou long terme par les personnes physiques, comme signe d’encouragement de l’épargne investie à long terme, est incompatible avec le principe d’imposition des dividendes.



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