Le ministre de l'Industrie, Zakaria Hamad, était invité ce matin d'Express Fm pour faire le point sur la situation du secteur industriel et commenter les dernières statistiques disponibles.
L’industrie contribue aujourd’hui à hauteur de 17 à 18% dans le PIB national contre 10% pour l'agriculture ou 7% pour le tourisme, rappelle le ministre, ce qui lui confère un poids particulièrement important et souvent méconnu, un poids d'autant plus important que le secteur emploie 630 000 personnes soit environ 20% de la main d’œuvre dans le pays, et représente entre 80 et 85% des exportations tunisiennes.
Les derniers chiffres relatifs au quatre premiers mois de l’année 2016, font état justement d’une hausse de 1,9% des exportations industrielles en valeurs, indique Hamad, et ce malgré le repli enregistré au niveau des industries agroalimentaires, relayé cette année par les industries électromécaniques (qui représentaient à fin 2015 près de 48% des exportations), en hausse de 10,9% jusqu’à fin avril 2016. Parallèlement, les exportations des industries du textile s’affichent en hausse de 2,9% sur les 4 premiers mois de l’année principalement tirées par le prêt à porter, toutefois après une baisse de 7,5% en 2015 confronté à la baisse de la demande et à la concurrence. L’industrie du cuir et chaussures a enregistré à fin avril une évolution de 6,6%. Les exportations des industries chimiques se sont également inscrites en hausse de 43,9% à fin avril, une évolution qui est surtout due à la faiblesse des explorations de l’année dernière…
Au niveau des investissements, le ministre a rappelé que les IDE avaient crû de 15% en 2015, le total des investissements déclarés avaient évolué de 4,9%, l’année dernière avait également marqué un record au niveau du programme national de mise à niveau, qui a mobilisé 1021 MD, un niveau inédit depuis la création du programme il y a une vingtaine d’années.
Sur les quatre premier mois de l’année en coures, les investissements déclarés auprès de l’APII dans l’industrie ont augmenté de 18,5%, principalement tiré par l’agroalimentaire et les industries électromécaniques, la majeure partie de ses investissements sont destinés à des opérations d’extensions, ajoute Zakaria Hamad. Le ministère a constaté une baisse du taux de réalisation des nouveaux projets comparés aux intensions d’investissements, qui sont tombés à 42% en 2015 et qui constitueront l’une des priorités du ministère pour les porter à 45 voire 46% cette année. Par ailleurs, et à fin avril Zakaria Hamad a annoncé une hausse de 10,2% des investissements tunisiens pour atteindre 841 MD.
Interrogé sur l’extension de l’Usine du Groupe Stelia, Zakaria Hamad a annoncé que les capacités additionnelles de l’usine seront opérationnelles au mois de juin, et porteront la production de 40 à 60 unités mensuellement, pour 200 nouveaux postes d’emplois créés. Deux autres projets aéronautiques se profilent, selon Hamad, dont un sous-traitant de Stelia qui compte allouer 37 MD pour une extension, et un autre groupe déjà présent en Tunisie et qui compte installer une quatrième usine dans la région de Soliman et qui générera 700 nouveaux postes d’emploi.
A coté de l’aéronautique, trois autres secteurs jouissent d’une attention particulière selon Zakaria Hamad, en l’occurrence le pharmaceutique et le textile, pour lequel une stratégie nationale est en cours de préparations pour les deux prochaines années, et enfin le secteur des composantes automobiles dans lequel des intensions d’investissements importantes se sont d’ores et déjà manifesté.
Selon Zakaria Hamad, les fondamentaux de la compétitivité tunisienne sont toujours intacts, en l'occurrence le facteur humain, les couts des facteurs en Tunisie demeurent plus compétitifs que nos concurrents directs comme le Maroc où la Roumanie. S’agissant des zones industrielles, le plan de développent 2016-2020 prévoit l’ménagement de 2200 ha dont 1500 ha dans les régions intérieures du pays selon le principale de la discrimination positive, ce qui impliquera un total de 1250 MD, incluant l’infrastructure dans toute ses composantes. Il faudra ensuite drainer les investissements, et pour ce, outre le rôle de la FIPA et de l’APII, des complexes industriels et technologiques ont été créé dans cinq régions pour leur promotion en fonction des avantages comparatifs de chacune, la démarche généraliste a certes réussi à attirer des investissements mais qui pour la plus part se sont dirigé vers les zones côtières, mieux loties il est vrais en termes ‘infrastructures, précise Hamad.. A ce propos, le ministre a indiqué que le port en eaux profondes d’Ennfidha sera prêt au plus tard en 2020.
Pour conclure, Zakaria Hamad a indiqué que son ministère c’était donné pour objectif de passer à une industrie dont la compétitivité provient de l’innovation et du développement technologique et non plus des coûts bas, les pôles technologiques sont opérationnelles, malgré les retard enregistrés, un dossier est en cours de préparation pour impulser ses pôles et développer les clusters et autres projets collaboratifs…
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