Ridha Chkoundali : Un nouveau Code des changes n’aura pas d’impact en l’absence de facilitation des procédures liées à l’investissement

Le professeur d'économie, Ridha Chkoundali a déclaré, au micro de radio Express FM, qu’en Tunisie, il y a une opposition entre la politique sociale et celle monétaire. En effet, il a expliqué que la Banque centrale de Tunisie mettait en application une politique qui se base sur la hausse des taux d’intérêt dans le but de diminuer les prêts et par ricochet faire baisser la consommation des produits importés. En parallèle, le ministère des Affaires sociales accordait une facilité pour obtenir des prêts ainsi que pour l’achat de voiture. 

Dans le même sillage, Ridha Chkoundali a indiqué que théoriquement, le gouvernement tunisien devrait présenter une vision économique ainsi que des objectifs mesurables et adopter des lois qui rendent cela possible. Et d’ajouter :”Nous faisons face à des mesures dispersées, et elles n’auront aucun effet positif. La promulgation d’un Code des changes a pour but notamment la facilitation des transactions financières au niveau de l'investissement. Dans le cas où aucune amélioration ne sera apportée en matière de procédures afférentes à l’investissement, le nouveau Code des changes n’aura aucun impact.” 

Par ailleurs, le professeur d’économie a évoqué le remboursement du montant de 1,5 milliard de dinars et a assuré qu’il ne figurait pas dans le document soumis au vote des députés du peuple dans le cadre de l'adoption du budget 2024. Et de souligner que rembourser ces prêts en l’absence de revenus aura un impact négatif sur la situation économique du pays. En effet, il y aura un impact inflationniste ainsi qu’une perturbation de la capacité du pays à fournir des produits de base au marché intérieur. Rhida Chkondali a rappelé que la Tunisie avait prévu un taux de croissance économique de 1,8% en 2023. Finalement, le taux n'a été que de 0,4 %. Ce faible niveau est synonyme de faibles revenus du gouvernement. Et de préciser : "La Tunisie n'a pas seulement besoin de 16 milliards de dinars sous forme de prêts extérieurs. Il lui faudra bien plus.”

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