Le secteur agricole en Tunisie
Le secteur agricole est un conducteur important du PIB national en Tunisie. En effet, la part de la production agricole dans le PIB est de l’ordre de 10% en 2016. C’est également un vecteur crucial dans la création d’emploi avec 520 mille agriculteurs recensés en 2016. De même, la participation du secteur agricole dans les exportations tunisiennes n’est pas en reste : elle est chiffrée à hauteur de 10% au titre de l’année 2017. Dès le début du 20ème siècle, l’assurance agricole a été mise en place afin de protéger les productions contre la grêle et la mortalité du bétail. Toutefois, le système d’assurance agricole a été repris par la Tunisie à travers la création de la CTAMA. Lumière sur l’assurance des risques agricoles en Tunisie.
L’assurance agricole en Tunisie
Le rapport établi par la Caisse Tunisienne d’assurance Mutuelle Agricole( CTAMA) sur le secteur des assurances agricoles, fait ressortir un chiffre d’affaires réalisé par la branche en 2016 de l’ordre de 5.6 MD. Un chiffre en baisse en comparaison à celui réalisé en 2010 et qui était de l’ordre de 9.3 MD. En outre, la part de l’assurance agricole dans l’activité globale du marché des assurances a été de l’ordre de 3% en 2016 contre 5.7% en 2011. Une tendance donc baissière, toutefois, le chiffres d’affaires global de la branche des assurances a évolué entre 2011 et 2016 en passant de 1290 MD à 1856 MD. L’assurance agricole a de ce fait régressé au profit d’autres assurances qui ont contribué pour leur part à accroitre le chiffre d’affaires global. De son côté, la CTAMA a réalisé plus de 55% du chiffre d’affaires des assurances agricoles.
Dans le détail, la CTAMA couvre différentes niches sur le plan des risques agricoles : il s’agit du corps navires de pêche, les chambres frigorifiques, la mortalité du bétail, grêle et incendie récolte et notamment matériel agricole et multirisques serres.
Pour autant, la part des agriculteurs ayant une couverture assurantielle n’est que de 8% seulement. Ce faible chiffre est justifié par deux facteurs à savoir : le morcellement des terres ainsi que le coût élevé de l’assurance. D’autres raisons viennent s’ajouter à ces deux facteurs tels que la très faible communication sur ce service, les risques importants comme les pluies intenses ne sont pas encore assurés, ainsi que l’existence d’une certaine sensibilité des agriculteurs à l’assurance.
Actions engagées pour le développement de l’assurance agricole
En vue de pallier ce faible accès à l’assurance agricole, des actions ont été engagées en 2007. Celles-ci ont été mises en place dans le cadre d’une convention signée entre l’autorité publique concernée et la CTAMA. Ainsi, l’exonération de la taxe unique d’assurance a été généralisée pour l’ensemble du secteur des assurances et les primes d’assurance ont été subventionnées jusqu'à concurrence de 100% puis 75 % et 50%.
Par ailleurs, la Caisse Tunisienne d’assurance Mutuelle Agricole (CTAMA) a opéré une réduction de ses tarifs comme suit : 40% pour les tarifs de la grêle et l’incendie récolte, et 30% sur les tarifs de la mortalité de bétail.
Réalisation récente
Un fonds de garantie des calamités naturelles prévu dans la loi de Finances de 2018 a été créé. Les champs d’intervention du fonds sont les catastrophes naturelles qui touchent les agriculteurs et les pêcheurs. Il garantit de même un dédommagement des dégâts intervenus suite à des inondations, des tempêtes, le vent, la sécheresse ainsi que le gel. Le fonds en question dispense des indemnisations avec un plafond de 60%. En outre, selon les textes d’application du fonds, l’agriculteur assuré est indemnisé à partir d’un seuil minimum de dégâts fixé à 25%.
L’Etat a doté le fonds en 2018 d’un budget de 30 MD. L’agriculteur contribue à hauteur de 2.5% sur le prix de revient ou encore sur la production. S'ajoute à cela une taxe de solidarité entre les agriculteurs, fixée à 1% sur la production ou la collecte estimée à 30 MD.
A la lumière de cet état des lieux sur les assurances agricoles, la CTAMA a émis une série de propositions afin de faire améliorer cette branche. En effet, l’intervention de l’Etat se manifeste à travers la création de dispositifs de solidarité et de partage de risques par la création du fonds de calamités naturelles. S'ajoute à cela la participation au financement par des primes versées par les agriculteurs. De son côté, l’assureur est tenu de fournir un effort en mettant en place des contrats d’adhésion auprès des structures d’encadrement publique, privée et syndicale.
Par ailleurs, un effort de sensibilisation et de communication devrait être engagé afin d’assurer le niveau d’adhésion souhaité audit fonds .Ce qui va permettre d’assurer une indemnisation adéquate en cas de sinistre suite à des calamités naturelles.
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