Après avoir culminé à 2036 points début juin, l’indice s’est rapidement replié perdant près de 133 points (-6,5%) pour revenir aux abords des 1900 points. Le dépassement des 2000 points n’aura été finalement qu’un passag

Après avoir culminé à 2036 points début juin, l’indice
s’est rapidement replié perdant près de 133 points (-6,5%) pour revenir aux
abords des 1900 points. Le dépassement des 2000 points n’aura été finalement
qu’un passage très éphémère qui n’a duré que 10 séances. Si les yo-yo de la
bourse sont un phénomène naturel qu’on observe sur toutes les places boursières
de la planète, les replis substantiel des échanges sont une caractéristique de
notre bourse. Ainsi, nous sommes passés d’un volume moyen de 3,1MDT sur le mois
de mai à un volume moyen d’à peine un million de DT depuis le début de ce
semestre. Cette régression spectaculaire est un phénomène très fréquent sur
notre bourse puisque les investisseurs sont en général plus enclins à investir
en phase haussière et  tendent plutôt à bouder la bourse en phase baissière. Du
coup, la demande s’amplifie pendant les cycles haussiers et se raréfie pendant
les cycles baissiers d’où la chute des volumes.

Cette corrélation volumes-tendance du marché est
préoccupante puisqu’elle signifie que le marché doit être  toujours à la hausse
pour que les volumes soient au rendez vous.

En dépit de la correction récente du marché, celui-ci
affiche encore une performance très honorable de 17,9%  et réalise un excellent
premier semestre. La bourse de Tunis a, rappelons-le, réalisé un début d’année
tonitruant et a d’emblée inscrit des records historiques les uns après les
autres. Elle a bénéficié au cours des premiers mois de l’année du lancement de
nouveaux fonds d’investissement, de flux conséquents d’investissement étrangers
et d’anticipations d’amélioration des résultats des sociétés. Néanmoins, cet
ensemble d’éléments favorables se sont avérés insuffisants pour soutenir
durablement la tendance.  D’abord au niveau des fonds d’investissement, en dépit
du lancement de deux nouveaux fonds qui ont drainé environ 20 MDT d’actifs, le
projet de grands fonds d’investissement de 40 MDT (en collaboration avec la
Proparco), qui a fait l’objet d’une grande campagne médiatique en début d’année,
n’a toujours pas vu le jour, contredisant ainsi les anticipations du marché
d’une demande imminente, stable et soutenue.

Au niveau des investisseurs étrangers, la vague de
correction qui a sévi sur l’ensemble des bourses émergentes a refroidi les fonds
d’investissement spécialisés dans la région MENA d’où un net ralentissement de
leurs achats sur la place de Tunis avec en même temps l’apparition d’ordres de
vente. Depuis début Juin, le flux net d’investissement des étrangers est
redevenu globalement négatif.

D’un autre côté, au niveau des résultats des sociétés
cotées, il y n’y a pas eu d’excellentes surprises pour stimuler le marché. Les
valeurs bancaires ont continué à améliorer leurs niveaux de provisionnement ce
qui a ralenti la croissance de leurs résultats. Les valeurs industrielles ont eu
des fortunes diverses mais l’intensification de la concurrence nationale et
internationale continue à brider leur croissance. Certaines sociétés de ce
compartiment ont dû  finalement se résoudre à assainir leurs comptes douteux
avec, à la clé, de grosses pertes, tandis que certaines autres souffrent d’un
lourd investissement qui semble difficile à rentabiliser et doivent
inéluctablement passer par un plan de restructuration qui sera lourd de
conséquences pour les petits actionnaires.

Enfin, si on attendait beaucoup de la loi sur la sécurité
financière sur les chapitres consacrés aux nouvelles règles de la communication
des sociétés cotées, les résultats sont franchement très décevants. La plupart
des sociétés cotées ne semblent pas avoir adhéré à ces nouvelles règles,
particulièrement les banques. Ainsi, elles ont multiplié les retards de
publication de leurs États Financiers, ne se sont pas conformées à la
publication d’indicateurs financiers trimestriels dans les délais et sont
passées outre les traditionnels rendez vous de communications financières
dédiées aux analystes financiers.

En définitive, malgré un bon rendement de 17,9% depuis le
début de l’année, les carences structurelles persistantes de la bourse
continuent à retarder son décollage.

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