La tendance haussière des cours pétroliers, ranime la crainte d'une baisse de la croissance [suite]

Les cours pétroliers ont, de nouveau, suivi un rythme ascendant pour
atteindre les 93 dollars le baril, après une baisse relative enregistrée à la
mi-janvier, par rapport au record des 100 dollars/baril, enregistré début 2008.

Cette nouvelle hausse des prix de «l'or noir» coïncide avec la crise des
subprimes (emprunts à risque) aux Etats-Unis, les bouleversements des marchés
financiers mondiaux et la baisse des indices des bourses mondiales, en plus des
prévisions d'une baisse des taux de croissance dans les pays développés dont la
zone euro (+ 1,6% en 2008).

Cette situation a poussé la Réserve Fédérale Américaine à intervenir, en
urgence, pour abaisser le taux directeur de 1,25 points, en une période de moins
de deux semaines.

Cette décision témoigne du sérieux de la crise de confiance au niveau de
l'économie mondiale et traduit les appréhensions quant à d'éventuelles
répercussions sur la croissance.

Cette hausse subite des cours du pétrole aura, sans doute, un impact négatif
sur les économies de tous les pays en général et celles des pays en voie de
développement et notamment des pays émergents tels que la Tunisie, en
particulier.

Elle aura, en plus, un impact sur les équilibres financiers de ces pays et
partant influera négativement sur les efforts visant le renforcement du rythme
de la croissance.

La nouvelle hausse des prix du pétrole est de nature à annihiler les espoirs
et à changer la donne dans de nombreux pays après la baisse relative des prix du
baril à moins de 80 dollars et ensuite de 75 dollars.

Cette baisse, a permis aux observateurs de reprendre confiance dans la
croissance de l'économie mondiale en vue de réduire les tensions
inflationnistes, offrant ainsi aux pays non producteurs ou petits producteurs de
pétrole à l'instar de la Tunisie, la possibilité d'œuvrer de manière à épargner
à leurs économies les charges dues à la hausse des coûts d'importation, d'autant
que l'augmentation des prix du pétrole a entraîné une hausse des prix des
matières premières et des produits de consommation (les céréales et les huiles
végétales).

Le scénario adopté par la Tunisie face à cette situation, porte sur une
baisse des prix du pétrole sous la barre des 80 dollars le baril.

Il s'agit du prix maximum prévu par le budget de l'Etat et sur la base
duquel, une subvention directe de 400 millions de dinars a été allouée outre la
subvention indirecte qui a atteint en 2007, environ 1600 dinars.

La Tunisie aspirait à travers cette démarche, à exploiter toutes les
ressources au profit des interventions de l'Etat au titre des dépenses de
développement, en vue de renforcer les secteurs économiques prioritaires, de
consolider l'infrastructure, d'impulser l'investissement et la création
d'entreprises, au service de la création d'emplois et de leur pérennité.

Face à cette nouvelle donne caractérisée par la hausse rapide du prix du
pétrole, ayant atteint 93 dollars le baril, la meilleure solution qui se
présente pour la Tunisie, afin de faire face aux défis générés par cette montée
en flèche des prix des hydrocarbures, consiste, selon les experts, en un
ajustement étudié des prix intérieurs, afin de permettre au budget de l'état
d'intervenir avec la même efficacité dans l'impulsion de l'investissement et de
l'emploi, de jouer pleinement son rôle social et de ne pas consacrer les
ressources de l'Etat à un seul secteur aux dépens d'activités et de domaines
porteurs, lesquels revêtent une priorité absolue à la lumière des objectifs
fixés par le pays pour la prochaine quinquennie.

Dans cette perspective, les efforts devraient se focaliser sur l'option de la
maîtrise de l'énergie et la promotion de ressources moins conteuses.

Cette alternative demeure la solution idoine pour réaliser l'objectif du
développement durable et du progrès social, et ce, conformément aux objectifs
fixés dans le cadre du nouveau programme quadriennal de maîtrise de l'énergie,
ordonné par le chef de l'état pour la période 2008-2011, visant la réduction de
20% de la consommation de l'énergie d'ici 2011 (l'équivalent de 2 millions de
tonnes équivalent pétrole).

Le succès de ces orientations nécessite pour toutes les parties intervenantes
de déployer davantage d'efforts en matière de sensibilisation à l'importance
d'adopter de nouvelles habitudes de consommation économes en énergie.

 

Source: TAP

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