FMI : la croissance économique mondiale freinée par la flambée des cours de pétrole.[Suite]

La croissance économique mondiale s'est ralentie à 4,3% en
2005 et devrait se maintenir à ce niveau l'an prochain sous le poids du pétrole
cher et la menace de risques persistants, selon les prévisions d'automne du
Fonds monétaire international.

"La croissance mondiale devrait atteindre en moyenne 4,3%
en 2005 et 2006 (...) sous l'impact négatif de prix plus élevés du pétrole",
note le FMI dans son rapport semestriel publié mercredi.

Le Fonds confirme ainsi son chiffre d'avril pour 2005 mais
revoit en baisse de 0,1 point celui pour 2006.

Comparé au taux de croissance de 5,1% l'an dernier,
l'économie mondiale "reste généralement sur la voie de la croissance" mais doit
faire face à des risques, selon le Fonds.

En premier lieu le rapport cite les "prix élevés et
volatils du pétrole", à l'heure ou le baril de brut s'échange à plus de 65
dollars à New York, contre à peine 58 dollars en avril dernier.

Outre la flambée des cours du brut, le rapport déplore les
déséquilibres des comptes courants "qui se sont encore accentués" depuis avril.
Au gigantesque déficit commercial américain font face des excédents tout aussi
énormes au Japon, chez les pays exporteurs de pétrole du Proche-Orient ou encore
en Chine.

Le FMI craint que le rééquilibrage ne se fasse dans la
douleur.

Jusqu'ici les déficits américains ont pu être financés par
les achats massifs de bons du trésor par Pékin ou les pays producteurs de brut.

Mais, prédit le FMI, au moindre danger, comme par exemple
une hausse trop brutale des taux d'intérêts aux Etats-Unis cet engouement des
investisseurs étrangers pourrait s'évanouir, entraînant une chute de l'activité
économique américaine et dans son sillage de l'activité mondiale.

Le Fonds souligne aussi que les différences de croissance
entre régions "sont plus marquées".

Si la croissance est toujours portée par la forte demande
aux Etats-Unis et en Chine, le Japon et l'Inde ont fait des progrès mais les
"faiblesses renouvelées" des performances et de la demande dans les 12 pays de
la zone euro restent "inquiétantes". Notamment quant à la capacité des pays
européens à résister aux chocs venant de l'extérieur.

Le rapport avertit que les trois plus gros pays de cette
région - l'Allemagne, la France et l'Italie - avec le Portugal et la Grèce
dépasseront cette année les 3% de déficit public autorisé par le Pacte de
stabilité et de croissance.

Le récent passage dévastateur du cyclone Katrina ne devrait
avoir qu'un impact "modéré" sur la première économie du monde, selon le FMI.
Cependant les effets indirects de cette catastrophe naturelle en particulier la
flambée des prix de l'essence "pourraient être plus inquiétants" aux Etats-Unis.

Le rapport craint surtout une possible baisse de la
confiance des consommateurs américains et donc de leurs dépenses, en particulier
si cela affecte le florissant marché de l'immobililier.

"Alors que les booms des prix de l'immobilier ne finissent
pas nécessairement par éclater, les récentes hausses ont soulevé des inquiétudes
croissante sur une possible correction du marché", note le FMI.

En revanche, la situation s'améliore nettement au Japon
après des décennies de marasme. La demande des consommateurs reprend ainsi que
la confiance des entreprises.

Mais tant que la déflation n'est pas complètement vaincue,
le FMI conseille à la banque centrale nippone de maintenir sa politique
monétaire ultra-souple.

La Chine est, elle, invitée à laisser le yuan s'apprécier
plus avant et l'Inde, qui s'est hissée parmi les plus forts taux de croissance
du monde, à ouvrir davantage son marché.

Source : AFP.

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