Selon le rapport annuel de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) sur les perspectives à moyen terme (2015-2021), l'écart entre l'offre et la demande de brut devrait se résorber en 2017 pour descendre à 100 000 barils par jour, contre 1,1 millions de barils par jours en moyenne en 2016, avec un ralentissement de la croissance de la production dans le monde. A moins d'un évènement géopolitique majeur, la reprise des cours sera toutefois ralentie par les énormes stocks accumulés, explique le rapport.
Le scénario de l’AIE se base sur les prévisions de stagnation de la production irakienne sur les deux prochaines années, et qui ne devrait pas renouveler la hausse impressionnante enregistrée en 2015, après une montée de 500 000 à 4,35 millions de barils/jour. L'Iran devrait à son tour voir la croissance de sa production ralentir à partir de 2017 à 340 000 barils/jour jusqu’en 2021, contre une croissance de 600 000 barils/jour en 2016. L'Iran s'est certes fixé un objectif de 5 millions de barils par jours, mais il parait "ambitieux" selon l'agence, qui note que 50% de la production iranienne provient de champs dépassant les 70 ans. Pour ce qui est des Etats Unis, l'AIE table sur une baisse de la production de pétrole de schiste en 2016 et en 2017, respectivement de 600 000 et 200 000 barils/jour, après avoir constitué le moteur de la croissance de la production américaine en 2015. Un rebond est ensuite prévu en 2018 avec le redressement des prix et la hausse de la croissance de la production des projets mis en production dans le Golfe du Mexique.
Parallèlement, la consommation de pétrole continuera à augmenter à un rythme inférieur qu’auparavant note l’agence, elle devrait croître en moyenne de 1,2 million de barils/jours chaque année, passant de 95,6 millions de b/j en 2016 à 101,6 millions de b/j en 2021.
D'au autre coté, Fatih Birol, directeur exécutif de l'agence, a renouvelé l'avertissement sur la baisse historique des investissements dans l'industrie pétrolière qui affiche une baisse de 24 % en 2015 et devrait reculer de 17 % en 2016, soit deux replis annuels consécutifs pour la première fois depuis 30 ans, une situation qui pourrait vers la fin de la période étudiée, conduire à une insuffisance de production et à une brusque flambée des cours.