
Intervenu sur les ondes de radio Express FM, Wissem Ben Omar, président de l’Union des petites et moyennes industries (UPMI) a établi un diagnostic préoccupant concernant la condition des petites et moyennes entreprises (PME) en Tunisie, jugeant qu'elles traversent une étape « complexe et préoccupante ». D'après son analyse, les petites et moyennes entreprises constituent 90 % du paysage entrepreneurial privé en Tunisie. Elles emploient de 60 % à 70 % des travailleurs du secteur privé et contribuent pour environ 50 % du produit intérieur brut (PIB).
Cependant, l’invité d’Expresso a mis en garde que « sans exagération, 50 % d'entre elles sont en difficulté et, si aucune action n'est prise dans un ou deux ans, elles seront vouées à disparaître ». Il a détaillé que les entreprises sont affectées par divers éléments : une pression fiscale grandissante, une insuffisance de liquidités et une diminution constante de leur chiffre d'affaires. Wissem Ben Omar a noté que, en 2022, le chiffre d'affaires avait enregistré une diminution moyenne de 34 %, suivie d'une baisse de 31 % en 2023. En 2025, un grand nombre d'entreprises font état d'une baisse supérieure à 50 %, attribuée en partie à la récente législation sur les chèques.
Par ailleurs, le président de l’UPMI a mis en évidence qu'au-delà de son rôle de moyen de paiement rapide, le chèque fonctionnait également comme un mécanisme de financement. « Effectivement, ce n'était pas son rôle, mais il jouait dans les faits un rôle », a-t-il précisé. Cependant, suite à l'adoption de la nouvelle législation, aucun mécanisme similaire – tel qu'un fonds de garantie – n'a pris le relais de cette fonction, ce qui nuit considérablement aux PME.
Dans un autre registre, Wissem Ben Omar a aussi critiqué certaines taxes qui, d'après lui, encouragent le marché informel. Il a évoqué plusieurs illustrations : la réglementation sur la consommation des cosmétiques, qui augmente le coût des produits certifiés et favorise l'accès au marché noir avec les dangers pour la santé que cela implique.
En outre, la TVA sur l'immobilier et les taxes de consommation sur les matériaux de construction ont entraîné une augmentation substantielle des prix, allant de 150% à 200%, paralysant ainsi les ventes et rendant difficile l'accession à la propriété pour un grand nombre de Tunisiens. Wissem Ben Omar a souligné que l’UPMI opposés à l'imposition tout en étant d'accord avec l'idée que l'État a besoin de ressources. « Mais un excès d'impôt tue l'impôt ! ». Il a par ailleurs, déploré que les privilèges accordés aux sociétés soient progressivement éliminés, tout en leur imposant de nouveaux frais.
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