Tunisie-UE : Mise en œuvre de la Politique Européenne de Voisinage (PEV) : Progrès et actions à entreprendre

La transition politique tunisienne a connu en 2014 des avancées considérables, selon le rapport de suivi de la politique européenne de voisinage (PEV) pour 2014, qui souligne la volonté de l’UE de consolider son partenariat privilégié avec la Tunisie et son engagement à soutenir la Tunisie dans la lutte contre le terrorisme. Le rapport souligne le soutien de l’UE à l'agenda de réformes du nouveau gouvernement pour consolider la démocratie, le développement socio-économique et la sécurité. Par ailleurs, l'UE note aussi qu'elle demeure le principal partenaire commercial de la Tunisie.

En 2014, l'UE a alloué 169 millions d'euros dans le cadre de l’Instrument Européen pour le Voisinage (IEV) avec un appui à la relance économique (€100 millions); la réforme de la justice (€15 millions); le renforcement du secteur des médias audiovisuels (€10 millions); la promotion de l'égalité homme-femme (€7 millions); le développement des quartiers populaires (€28 millions); la gestion des frontières et la protection internationale des migrants (€3 millions), ainsi que l'appui à l'Accord d'Association (€6 millions).

Un rapport a été établi et fait ressortir une vue d’ensemble des progrès qui ont été effectués dans la mise en œuvre du plan d’action de la politique européenne de voisinage (PEV) réunissant l’Union européenne et la Tunisie. Ce rapport concerne la période s’étalant du 1er janvier au 31 décembre 2014. Sur la base dudit rapport, il a été recommandé à la Tunisie de focaliser l’ensemble de ses efforts sur une batterie d’actions. Il s’agit notamment de l’adoption et la mise en œuvre d’un programme de réformes macro-économiques et fiscales structurelles, du renforcement de la politique de partenariats public-privé (PPP) ainsi que le recours aux investissements publics et privés tunisiens et étrangers, du lancement des négociations d’un ALECA ainsi que de l’accélération des négociations dans le domaine du transport aérien.

Dans ce document des questions liées à des réformes économiques et sociales de développement ont été exposées. D’abord, il s’agit d’une relance sensible des secteurs économiques dits clés tels que l’agriculture et le tourisme, assortie d’une demande interne croissante et d’une mise en œuvre cohérente du programme des réformes structurelles du FMI dans le but d’atteindre une tendance de croissance plus positive dans la période à venir. A ce titre, l’inflation a gardé un taux avoisinant les 5,5%, le déficit budgétaire estimé à 6,4% du PIB ainsi que la balance des paiements n’a pas quitté la zone critique. Face à cette situation, la Tunisie a pu obtenir quelques fonds des Etats Unis (500 millions de dollars) et du Japon (350 millions de dollars) sous forme de garanties d’emprunt. Aussi, une assistance macro-économique de la part de l’Union européenne à raison de 300 millions d’euros a été accordée à la Tunisie au titre de l’année 2015.

Ensuite, au niveau du marché du travail, plusieurs contraintes structurelles ont impacté la tendance en plus de la perturbation de l’activité économique ainsi que le fléchissement observé au niveau de la croissance depuis 2011. Les estimations officielles ont fait ressortir un taux de chômage global de 15,3% et 72% d’entre eux constitués par les jeunes. Les diplômés quant à eux sont touchés à raison de 23% par le chômage, 41% d’entre eux sont des femmes.

Par ailleurs, des questions liées au commerce, au marché et à la réforme réglementaire ont été exposées dans ledit document. Principalement, l’UE reste le premier partenaire commercial de la Tunisie avec des échanges de 20,36 milliards d’euros en 2014. Deux questions essentielles à ce niveau, la première est liée à la douane qui se concrétise par la ratification de la Tunisie en novembre 2014 de la convention sur les règles d’origine préférentielles plan-euro-méditerranéennes. Cette convention est entrée en vigueur en janvier 2015 en plus de la notification à l’Organisation mondiale du Commerce par la Tunisie des engagements qu’elle assume au titre de la catégorie A2 de l’accord sur la facilitation des échanges. La deuxième question est liée au nouveau projet du code de l’Investissement qui a été suspendu puis retiré avant d’être retravaillé. Certaines parties telles que l’UTICA et les investisseurs tunisiens et européens, ont jugé ce projet comme peu ambitieux soulignant qu’il ne donne pas accès de manière suffisante à la libéralisation et l’attraction des investissements directs étrangers.  

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