Moez Hadidane : L'échéance de remboursement des dettes extérieures de la Tunisie approche face à un manque de liquidité

L'expert économique et financier, Moez Hadidane a déclaré au micro de radio Express FM, que cette année marque le début de la période difficile à laquelle la Tunisie sera confrontée en matière de remboursement des dettes extérieures. Il a ajouté que la plus importante problématique est liée aux bons du trésor, qui représentent 5 lignes de financement dont l'échéance de remboursement est venue à terme, d'une valeur totale de 2800 millions de dinars, dont la première est annoncée pour le 13 avril 2023, d'une valeur de 953 millions de dinars, tandis que la date du second remboursement de ces dettes sera fixée au 15 juin 2023, d'une valeur de 438 millions de dinars.

L’invité d’Expresso a précisé que les délais de règlement des échéances restantes de ces dettes extérieures sont, respectivement, le 12 octobre 2023, pour une valeur de 753 millions de dinars, le 24 novembre 2023, pour une valeur de 401 millions de dinars, et 306 millions dinars, le 19 décembre 2023. Il a souligné qu'il y a un grand manque de liquidités et de ressources de financement au niveau du trésor public de l'Etat tunisien, alors que la date du 13 avril est très proche. La seule solution qui est proposée est de s'entendre avec les banques pour leur remboursement sous la forme de nouveaux bons de trésor avec des échéances fixées pour les années 2029 et 2030.

Par ailleurs, Moez Hadidane a souligné que le Trésor public continue d'émettre des bons de trésor à court terme, dont le remboursement se fait à travers la Banque centrale après l'avoir acheté auprès d'autres banques, ajoutant qu'environ 4 milliards de dinars ont été injectés pour financer le budget de l'État au cours de la dernière période, provenant principalement de la Banque centrale. Et de suggérer que le trésor public de l'État recourt à l'émission de bons de trésor à court terme afin de financer les 953 millions de dinars, dont la date limite de remboursement est le 13 avril. Ce processus est financé indirectement par la Banque centrale, de sorte qu'il est à nouveau obligé d’injecter de l'argent dans les banques et le marché monétaire, or cela pourrait entraîner une augmentation du taux d'inflation, selon l’estimation de l’expert en économie.

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