
Lors de son discours tenu à l'ouverture de la 20e Conférence des marchés boursiers arabes, autour du thème « Financement de l'économie tunisienne par le biais des marchés bancaires et financiers à la lumière des politiques incertaines présentées dans le monde d'aujourd'hui », le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Fethi Zouhaier Nouri a souligné que « le marché boursier est aujourd'hui confronté à de nombreux défis liés à une législation obsolète » ajoutant que la Bourse de Tunis ne contribue qu'à hauteur de 10% à l'économie tunisienne. L’objectif est de porter ce pourcentage à environ 30% au cours de la prochaine décennie, a révélé le gouverneur de la BCT.
À cet égard, il a expliqué que les lois régissant le marché financier remontent à 1994, ce qui limite sa capacité à attirer de nouveaux investisseurs et à fournir des instruments financiers diversifiés. Fethi Zouhaier Nouri a considéré le secteur bancaire comme la pierre angulaire du système de financement de la Tunisie. Il a d’ailleurs récemment joué un rôle important dans la promotion de la stabilité économique et a été une force de soutien pour les institutions économiques. En effet, grâce aux réformes importantes que le secteur bancaire a entreprises, les bases financières ont été renforcées entraînant par ricochet le développement des mécanismes de gouvernance.
Selon le gouverneur de la BCT, la contribution du secteur bancaire au financement est satisfaisante et dépasse les niveaux enregistrés dans plusieurs pays non pétroliers. D’ailleurs, les prêts du secteur privé s’élèvent à 62 % du PIB, un chiffre qui pourrait être encore plus élevé, estime-t-il.
Dans le même contexte, il a mis l'accent sur l'amélioration des indicateurs de solidité financière du secteur bancaire, avec un rendement des capitaux propres significatif et de bons indicateurs de liquidité, lui permettant de répondre plus efficacement aux besoins des acteurs économiques dans la période à venir.
Dans un autre propos, Fethi Zouhaier Nouri a déclaré que le taux d'inflation a baissé de 10,4% à fin février 2023 à 5,6% à fin avril 2025, dans un contexte de politique monétaire restrictive, accompagné d'un déficit du compte courant de plus de 7 points en moins de trois ans, pour atteindre 1,7% du PIB à fin 2024, suite à une amélioration des recettes touristiques et des transferts de fonds des Tunisiens à l'étranger d'environ 9% par rapport à 2023, pour atteindre un montant total d'environ 5,2 milliards de dollars en 2024.
D’après les dires de Fethi Zouhaier Nouri, la Banque centrale a pu maintenir des réserves en devises stables à des niveaux d'approvisionnement de quatre mois de 2023 à 2025 , après avoir remboursé des prêts obligataires au Trésor public d'un montant d'environ 24 milliards de dollars.