PETROFAC : 14 MD de pertes après 35 jours d'arrêt (Imed Derouiche)

Imed Derouiche, Directeur Général de PETROFAC est revenu hier sur la situation de la compagnie, confrontée à son 35 ème jour d'arrêt de la production dans le champ Gazier de Chargui à Kerkennah, entré en production depuis 2008 et exploité par PETROFAC et l'ETAP qui en détient 55%. Le champ produit environ 800 mille mètres cube de gaz quotidiennement.

Les arrêts de production sont devenus de véritables rendez vous annuels, selon le directeur, qui rappelle qu'un arrêt de 37 jours était survenu l'année dernière à la même période. Le problème récurrent est lié à la situation de 266 technicien est diplômés embauchés dans diverses administrations et entreprises publiques et qui bénéficient depuis 4 ans d'une prime accordée par un fonds du gouvernorat de Sfax, auquel PETROFAC contribue à hauteur d'un million de dinars annuellement en vertu d'un accord conclu en 2011 avec le gouvernorat et l'UGTT.

L'accord devait normalement prendre fin l'année dernière, mais a été prolongé d'une année à la demande de l’ancien ministre de l’industrie. Les 266 agents réclament aujourd'hui leur titularisation au sein des sociétés où ils sont affectés. Le directeur précise toutefois qu'ils n'ont aucun rapport avec PETROFAC, qu'ils utilisent comme moyen de pression sur le gouvernement.

PETROFAC ne peut plus assumer ce rôle qui est contraire aux règles de bonne gouvernance et même à la loi pour une société comme PETROFAC, cotée à la Bourse de Londres, rappelle Derouiche, qui s'exprimait au micro d'Express Fm.  L’ETAP a de son côté, tenté de prendre en main la question, demandant aux contestataires un délai de trois mois supplémentaires, délais qu’ils ont catégoriquement rejeté.

La société a entamé lundi 22 février, la procédure pour déclarer son personnel en situation de chômage technique, a annoncé Imed Derouiche, les pertes sont quant à elles estimées à 200 000 dollars par jour d’arrêt, ce qui représente 7 millions de dollars (environ 14 millions de dinars) depuis le début de la crise, dont 80% (5,6 millions de dollars) devaient revenir à l’Etat tunisien.

Il n'est pas encore question de quitter la Tunisie pour PETROFAC, qui est liée par trois contrats à long terme avec l'Etat tunisien. Ces même contrats imposent à la compagnie de fournir la même quantité de gaz quelque soit le prix et les conditions de rentabilité.

Imed Derouchie a conclu son intervention par un appel lancé au secrétaire général de l'UGTT, Houssine Abassi, l'invitant à prendre contact avec la direction régionale du syndicat pour qu'il joue son rôle et intervienne auprès des jeunes concernés afin de libérer le champ de Chergui.

 

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