Pour la huitième année de suite, la performance boursière à Tunis s’affiche en vert, le Tunindex a terminé en hausse de 19,13% à 5112,52 points contre 48,38% en 2009. Fin septembre, le score atteignait 38,32% à 5681,39 p

Pour la huitième année de suite, la performance boursière
à la Bourse
de Tunis
s’affiche en vert, l'indice
Tunindex
a terminé en hausse de 19,13% à 5112,52
points contre 48,38% en 2009. Fin septembre, le score atteignait 38,32% à
5681,39 points, l’arrivée du projet
de loi de finances 2011
a fait perdre sa vigueur au marché
qui n’a pas pleinement récompensé les chiffres des sociétés
cotées.



Du coté du primaire, la machine a été relancée en
2010 grâce à des opérations d’envergure, l’introduction
de Carthage
Cement
, Tunis
Re
, Modern
Leasing
et surtout Ennakl,
une tendance qui devrait se poursuivre en 2011 avec l’arrivée très
Tunisie Telecom attendue de et Tunisiana, mais également
de la SNDP, Telnet etc.



Le bilan des performances sectorielles pour 2010 donne, comme en 2009, la primauté
au leasing qui affiche un rendement de 60,4% contre 139,6% un an plus tôt.
Le secteur des assurances suit avec 42,3% puis le bancaire avec 20%, enfin les
sociétés d’investissements affichent 15,3%. Hors compartiment
financier, les secteurs le plus gagnants auront été les industries
chimiques (+16,9%), l’agro-alimentaire (+14,4%) et les composant automobiles
et l’immobilier affichant respectivement 12,05% et 15,3%, enfin la distribution
s’en tient à 0,9% sur l’année malgré une nette
amélioration des fondamentaux de ses deux principaux représentants,
Monoprix
et Magsin
General
. De l’autre côté du spectre, le grand perdant
de l’année aura été le secteur des industries pharmaceutiques
avec une baisse de 20,3%.



La palme du marché boursier revient en 2010 au titre SERVICOM
qui termine l’année sur un rendement de +136,5%. Pour sa 5éme
année d’exercice, le groupe SERVICOM affiche de bons niveaux de croissance
et surtout des ambitions grandissantes. A peine la filiale libyenne sur les rails,
le jeune promoteur parle déjà d’une implantation au Maroc
dès 2011, voir en Algérie, et même en France à partir
de 2013. Jusqu’au 30 septembre 2009, les indicateurs consolidés auxquels
ont été intégrés pour la première fois les
sociétés Serviprint et Chourouq, font état d’une hausse
de 120% du résultat d’exploitation, en glissement annuel. En 2011,
le chiffre d’affaires sera attendu autour de 30,1 MD, le résultat
d’exploitation à 2,76 MD et le résultat net à 1,6 MD.



Tunis Re, cotée depuis le 11 mai, affiche +116.2%, une performance
boursière
en ligne avec l’évolution des résultats
de la société. Après avoir stagné entre 2008 et 2009,
le bénéfice de Tunis Ré au 1S2010 gagnait 52,8% en
glissement annuel à 4 MD. Parmi les vecteurs de développement visés
par Tunis Ré qui seront servis par la levée de fond qui portera
début 2011 le capital à 75 MD, la poursuite de la mise en place
d’une structure Retakaful, qui dispose déjà d’un portefeuille
au Moyen Orient, et qui devrait démarrer en janvier 2011. La société
vise également une extension en Afrique subsaharienne et rayonnera sur
les trois marchés cibles que sont le Cameroun, la Cote d’Ivoire et
le Sénégal, à partir d’Abidjan, sous réserves
de l’accroissement des tensions actuelles auquel cas le choix sera réétudié.




Pour sa part, le titre STIP
gagne +107,1%. Avec le début du processus de privatisation de la société,
un regain d’intérêt pour le titre a propulsé le cours
à des hauteurs inconnues jusque là, avant que le Conseil du Marché
Financier - CMF -
n’intervienne pour suspendre la cotation depuis le
8 septembre 2010. L’ouverture du capital vient au moment ou la société
essaie de renégocier ses dettes auprès d’une douzaine de banque
tunisiennes et de la BID. 9 candidats serait en lice pour la privatisation assistée
par l’International Maghreb Merchant Bank. STIP affiche au 30 juin 2010
un déficit de 7,452 MD, soit une amélioration de 8,92% par rapport
à la même période un an plus tôt.



Incontestablement, le titre le plus actif sur la cote a été Carthage
Cement
, qui termine l’année sur un gain de 77,7%. L’OPF
de ce jeune groupe cimentier introduit sur le marché alternatif,
a permis une levée de fonds de 141 MDT, qui devrait servir à monter
une cimenterie à Djbel Errsas. Depuis sa cotation.
Modern Leasing, dernier venu sur le marché principal prend 40,8%
sur le seul mois de décembre. Belle montée également pour
Attijari
Leasing
et EL
Wifack Leasing
qui gagnent 92,2% et 94,1%. Dans le bancaire, le meilleur
mouvement profite à Amen
Bank
qui progresse de 48,8%. STB
et BH
prennent respectivement 35% et 8,9%. La fusion des deux banques donnera bientôt
naissance à une entité qui rivalisera en termes de total bilan avec
des banques régionales
, certains y voient le début d’une indispensable
consolidation du secteur qui souffre de la petite taille des établissements
de crédit et de leur manque d’appétence pour pénétrer
les marchés africains à l’image de leurs homologues marocains
;



Pour les autres grandes capitalisations, les performances divergent, Poulina
Group Holding
tirant son épingle du jeu avec une hausse de 36,4%.
Le premier groupe tunisien en terme de diversification sectorielle, affiche une
hausse de 61,72% sur son bénéfice net 1S2010 ; BT
gagne 22,8% capitalisant sur la qualité de ses fondamentaux. SFBT
a repris 17,1% en 2010. ARTES
et ENNAKL se contentent de 8,7 et 9,2%, alors que Tunisair
recule de 18,9%. La désaffection pour le titre a été perceptible
au cours de 2010, causée en quelque sorte par les retards répétitifs
des publications financières. Les actionnaires attendront la décision
de l’Etat concernant les termes de la prochaine augmentation
de capital
; L’ouverture du ciel tunisien aux compagnies
low cost pour y opérer en toute liberté constituera un défi
pour la compagnie nationale, ainsi que la remontée du prix du baril.



A la fin de l’année, le principal point d’interrogation concerne
le consensus pour l’année 2011. Les avis différent quant
à l’impact de l’imposition des plus values de cession de
titres cotés et son impact sur les intentions d’achat. Des professionnels
craignent une atrophie des échanges dans un marché où la
force de frappe des petits porteurs constitue la principale garantie de la liquidité,
et où la composante obligataire représentait souvent plus de 85%
des actifs gérés par les OPCVM, même dans les cycles les
plus euphoriques du marché action. Pour d’autres, en revanche,
une telle mesure est susceptible de mettre un terme aux anomalies liées
à la spéculation excessive alors même que l’information
financière fait encore l’objet de certaines critiques malgré
les grands pas franchis depuis quelques années sous l’œil
vigilant du CMF ; Les premiers mois d’échanges de 2011 nous diront
de ce que sera fait l’avenir de la place de Tunis et de l’économie
nationale
en général. Les indices boursiers servent de baromètre
fiable pour mesurer le dynamisme de toute activité économique
et d’indicateur avancé pour prédire les évolutions
futures.