Le premier semestre de l’année 2000 aura été marqué par une augmentation substantielle des volumes de transactions qui ont flirté avec la barre des 500 MD

Le premier semestre de l’année 2000 aura été marqué par une augmentation substantielle des volumes de transactions qui ont flirté avec la barre des 500 MD. A 495,2 MD, le chiffre d’affaires du marché secondaire affiche une hausse de 170%. L’échange journalier moyen a légèrement dépassé les 4 MD avec toutefois 3 trois titres (SFBT, SOTETEL, SIAME) accaparant presque 40% des transactions.


On retrouve pratiquement ces mêmes titres au niveau des meilleures performances boursières du semestre. Au premier rang figure la SOTETEL qui a vu sa valeur boursière tripler devenant ainsi la principale attraction du marché. En seconde position vient la SFBT qui s’est octroyée une hausse de 105% portant ainsi sa capitalisation boursière à 658 MD soit 17,5% de la capitalisation totale du marché.


Grâce essentiellement à ces deux valeurs, le Tunindex a progressé de 13% battant au passage un nouveau record historique à 1351 points le 28 Juin. Après un excellent début d’année qui a duré jusqu’à la fin de février et qui a permis de réaliser les gains actuels, le marché a ensuite pratiquement fait du surplace évoluant dans une bande de variation très étroite. Durant cette période, l’absence de nouvelles introductions s’est faite fortement ressentir laissant le marché sans directions et à la recherche d’un nouvel élan. Sans aucune nouvelle OPV, les investisseurs ont été privés de nouvelles opportunités de placement et le marché d’un élargissement de l’offre qui se fait toujours attendre.


Dans ce contexte, les opérateurs se sont focalisés sur un nombre réduit de titres créant ainsi un marché à deux vitesses. On a constaté d’une part un vif intérêt pour les valeurs sus - mentionnées et d’autre part un désintérêt voire même une désaffection pour le restant de la cote. Ceci s’est traduit par une stagnation de la majorité des valeurs bancaires, une sous-performance des valeurs du leasing et surtout des baisses prononcées de certaines petites valeurs telles que les AMS ont été particulièrement sanctionnées accusant le plus gros gadin de la période avec une chute de 55%.


La sélectivité du marché a entraîné une recomposition de la cote avec une dilution du poids du secteur bancaire qui est passé pour la première fois sous les 50% de la capitalisation totale du marché.


Le bilan du 1er semestre, quoique globalement positif, n’a pas pleinement répondu aux espoirs suscités par les mesures de relance du marché financier. Représentativité sectorielle toujours inadéquate, Faible liquidité sur un grand nombre de valeurs, Comportement souvent moutonnier et irrationnel des investisseurs, Inexistence d’une véritable épargne à LT…sont autant de faiblesses que le marché devra corriger dans l’avenir.
D’ores et déjà, les récentes décisions d’introduire 15 valeurs à la cotation électronique et d’élargir l’horaire de cotation devraient permettre d’améliorer la liquidité des valeurs concernées et de rationaliser le comportement des investisseurs. De plus, la réalisation de certaines opérations de fusions et d’acquisitions d’envergure tel que le rachat de la SPCD par le géant UNILEVER est de nature à raviver l’intérêt pour la bourse. Cette opération confirme l’intérêt des étrangers d’investir en Tunisie dans des affaires de qualité paradoxalement boudées par les investisseurs locaux