La rencontre qui a réuni le Président-Directeur Général de la SOTETEL, M. Hassoumi ZITOUN, avec les analystes financiers le mardi 15 juin 2004, au siège de l'AIB a permis de commenter et d'expliquer les résul

La rencontre qui a réuni le Président-Directeur Général de la SOTETEL, M. Hassoumi ZITOUN, avec les analystes financiers le mardi 15 juin 2004, au siège de l’AIB a permis de commenter et d’expliquer les résultats de l’année 2003 et de présenter les perspectives de la société.

En effet, M. ZITOUN a commencé en rappelant d’abord les évènements majeurs de la vie du titre en Bourse, à savoir l’entrée dans le capital de la société d’un fonds d’investissement koweïtien, Al Athir Fund, qui a procédé à des acquisitions d’actions à travers la Bourse, particulièrement auprès de petits porteurs dont la part dans le capital est passée de 45 à 41%.  Ce fonds est ainsi venu rejoindre le noyau dur des actionnaires stables de la SOTETEL. M. ZITOUN a également rappelé la formidable progression du cours de la SOTETEL qui a gagné tout au long de 2003, 60,3%.

Concernant l’activité de la société en 2003, qui a continué à œuvrer dans un secteur tunisien de télécommunications ancré dans une voie de mutation et d’ouverture, elle a été caractérisée par la poursuite de la croissance qui a progressé de 12% contre 9,7% en 2002, avec un chiffre d’affaire de 47,5 MD,  en dépassement des objectifs internes. Si, dans l’ensemble, Tunisie Télécom continue à représenter 70% du chiffre d’affaires global de la SOTETEL, les différentes activités de la sociétés ont progressé de manière différente. Les activités Commutation et Réseaux Locaux d’Abonnés (RLA) ont ainsi continué leur tendance haussière en progressant respectivement de 38 et 31%, contre 30 et 53% en 2002, principalement grâce à l’extension et la densification des réseaux urbains fixes de Tunisie Télécom. Quant aux activités Réseaux mobiles et Transmissions, elles ont pu renouer cette année avec la croissance en enregistrant des taux de progression respectives de 18 et de 5%, contre des baisses respectives de 18,5 et 7% en 2002.  Par contre, l’activité Communication d’Entreprises a marqué un recul de 15% en raison de la baisse de la demande de la clientèle privée (entreprises, hôtels, ministères…) suite à la persistance de la conjoncture économique difficile.

M. ZITOUN a par la suite expliqué que les variations respectives des différentes activités ont sensiblement modifié la structure du chiffre d’affaires avec la consolidation de la part des RLA contre un net recul de celle de la Communication d’Entreprise, ce qui a été de nature à avoir un impact non négligeable sur la structure des coûts et des marges de rentabilité, vu que les activités ont des niveaux de valeur ajoutée différente.

Sur le plan des résultats, le PDG de la SOTETEL a fait remarquer l’effort de maîtrise des approvisionnements en matières premières et en consommables qui a permis à la société d’améliorer sa marge sur coût d’achat. Cependant, il a noté l’accroissement des charges de personnel et des dotations aux amortissements et aux provisions dont le premier trouve sa justification dans le renforcement des équipes et des techniciens requis par l’accroissement du volume d’activité et le souci de respecter les engagements auprès de la clientèle en matière de délais d’exécution des projets, alors que la hausse des amortissements s’explique par l’effort d’investissement fourni par la société. Malgré ces hausses, le résultat d’exploitation a pu enregistrer une appréciation de 8,3% pour se situer à 9,2 MD, mais cette amélioration a été contre-balancée par le recul du résultat financier qui a pâti de l’investissement réalisé (5,2 MD pour des engins de chantier, du matériel roulant et des investissements immatériels pour le réseau informatique) et qui a nécessité un financement par leasing à hauteur de 80% portant le ratio d’endettement (retraité) de la société à 9%. Avec cette baisse du réinvestissement exonéré qui n’a pas permis une optimisation fiscale, le résultat net s’est donc inscrit en baisse de 10% pour se situer à 6,6 MD. 

M. ZITOUN est par ailleurs revenu sur la nouvelle politique des ressources humaines de la société entamée fin 2002 par la ratification d’une hausse sectorielle de 5% ainsi que par l’adoption de nouvelles mesures portant sur la mobilité interne des équipes pour l’optimisation des besoins, sur la motivation des chefs d’équipes et des techniciens pour les sensibiliser à la réalisation des objectifs et le respect des engagements, sur la formation continue aussi bien sur le plan des technologies que de celui de la gestion et la conduite des projets, et enfin sur les actions sociales et la communication interne.  

Concernant les filiales, le PDG de la SOTETEL a donné des détails sur la SRS et IT.COM, respectivement détenues à hauteur de 50 et 98%. La première, issue du partenariat avec une société espagnole et principalement orientée vers les systèmes électroniques de sécurité, a réalisé en 2003 un CA de 2,5 MD et un bénéfice net de 118 mD. La seconde, anciennement un centre de recherche universitaire l’IRSIT, est maintenant une SSII et un fournisseur d’accès Internet qui traîne un historique difficile du fait de son ancien statut très éloigné de la logique économique. Elle fait l’objet d’un ambitieux plan de restructuration qui devrait lui permettre de renouer prochainement avec les bénéfices et a déjà réalisé en 2003 un CA de près de 600 mD et un déficit de 5 mD. 

M. ZITOUN a par la suite présenté les principales réalisations des premiers mois de l’année 2004, globalement marqués par l’intensification de la prospection en Libye, en Algérie et en Mauritanie qui sera concrétisée avec l’ouverture très prochaine d’une agence à Tripoli. Par département, la Communication d’Entreprise a entamé la diversification de l’offre de ses produits et a connu le transfert de son activité Sécurité au profit de la SRS afin de mieux se recentrer sur son métier de base. Elle a également bénéficié du transfert de l’activité maintenance et entretien des réseaux privés assurée jusque là par Tunisie Télécom. Pour la Transmission, la société se prépare à la signature très prochaine d’un marché pour la numérisation de faisceaux de l’Office Tunisien de Télédiffusion tandis que, pour la Commutation, elle a remporté deux marchés importants en partenariat avec les équipementiers Siemens et Huwaei et elle a participé avec ce dernier à divers appels d’offres dans des pays africains. Pour les RLA, la SOTETEL a également remporté un important marché pour l’équipement de la Zone Nord des Berges du Lac ainsi qu’un autre pour les travaux du GP 11. Le PDG a fait noter par ailleurs que cette activité a été marquée par l’importante progression du cours mondial du cuivre qui, du fait de la nature de certains marchés encours pour lesquels les prix des câbles téléphoniques ont été préalablement fixés, devra réduire les marges pour ce semestre. Enfin, les réseaux mobiles, la société a poursuivi ses travaux pour l’extension du réseau de Tunisie Télécom avec 300.000 nouvelles lignes GSM et elle a signé un marché avec Ericsson ainsi qu’un autre pour la maintenance des stations de base de l’opérateur national. Enfin, elle a remporté un appel d’offres en Mauritanie pour l’extension du réseau GSM local.

Pour le développement futur de la compagnie, M. ZITOUN a insisté que les principaux axes adoptés consistent plus particulièrement en l’accompagnement de Tunisie Télécom dans ses projets d’extension et de densification du réseau GSM et en la poursuite de la diversification de l’offre en se positionnant sur les produits à forte valeur ajoutée. La société entend également miser sur la stratégie de partenariat et de certification avec les grands équipementiers pour  développer son activité tant sur le plan local qu’à l’étranger, et plus particulièrement, en renforçant sa présence sur les marchés limitrophes et en améliorant sa visibilité sur des marchés régionaux. Enfin, le PDG a souligné l’importance de la poursuite du programme de modernisation interne des techniques et de procédure de gestion afin de garantir à la société une meilleure maîtrise de sa productivité, et il a conclu en mettant l’accent sur la nouvelle dimension innovante et performante atteinte par la SOTETEL aujourd’hui, qui lui permet d’accompagner le développement et la croissance de son secteur.

Le débat avec les analystes financiers a par la suite principalement porté sur les marchés de la société à l’international, les créances sur ses clients et sa politique de dividendes. M. ZITOUN a précisé qu’à l’échelle locale, le secteur des télécommunications continuera à progresser, avec en prime des changements dans la nature des prestations et des technologies nouvelles que la SOTETEL pourra offrir et que tant que l’économie progressera, l’activité de la société devra également croître. A l’international, le PDG de la société  a  expliqué que les marchés libyen et algérien présentent un fort potentiel de développement au niveau des réseaux mobiles mais aussi de la communication d’entreprise, activités où la SOTETEL pourrait très aisément percer. Il a ajouté que la Mauritanie présente également des bonnes perspectives avec néanmoins une taille nettement plus réduite. Pour les autres pays africains, si leur potentiel de développement est indéniable, ils nécessitent selon M. ZITOUN la recherche de partenariat avec des équipementiers vu leur taille, leurs spécificités et leur éloignement géographique. D’une manière plus générale, le développement de la société à l’international sera fortement favorisé par l’obtention par la SOTETEL de la certification des grands équipementiers qui lui facilitera le partenariat avec eux. Ainsi, la certification d’Ericsson devra être obtenue très prochainement tandis que celles de Siemens, Alcatel et Huwaei sont en cours de préparation. En se conformant aux procédures de ces géants mondiaux, la SOTETEL devra ainsi gagner en termes de compétitivité et de productivité et maximiser de la sorte ses chances de remporter des marchés par les voies d’appels d’offres.

Concernant les créances sur la clientèle, M. ZITOUN a expliqué que la nature de l’activité de la SOTETEL dictait un certain niveau incompressible pour ce poste, compte tenu du volume d’activité de la société. Ainsi, les procédures de passation des marchés publics imposent la constitution de retenues de garanties qui ne peuvent être libérées qu’après la réception définitives des projets et qui s’élevaient, fin 2003, à 8,4 MD. Le poste Clients comporte également, selon M. ZITOUN, des montants relatifs à des travaux en cours et les délais de règlement usuels dans cette branche d’activité sont normalement longs (6 mois et plus) puisque liés aux délais d’exécution des projets. Ceci étant, la société ne cesse de travailler sur la réduction de ses créances clientèle comme en témoigne le recul enregistré en 2003 malgré la croissance du chiffre d’affaires. Ainsi, les créances facturées en 2003 ont été recouvrées à hauteur de 56%, celles de 2002 ont été recouvrées à hauteur de 83% et celles de 2001 et antérieurs, plus complexes, ont été recouvrées à 50%. Le PDG a insisté également à ce niveau sur le caractère « nouveau » du chiffre d’affaires de la société dans le sens où chaque année, la SOTETEL doit « repartir de zéro » et décrocher de nouveaux projets pour réaliser son chiffre d’affaires.

Pour sa politique de dividendes, M. ZITOUN a réitéré la volonté de la société à maintenir une politique de distribution généreuse en rappelant que le taux de distribution a augmenté en 2003 de 57 à 64% ce qui, compte tenu de l’attribution gratuite, correspond à un dividende par action de 2,100 DT.

 

Les analystes financiers ont également posé des questions relatives au choix du leasing comme mode de financement des investissements en 2003 et sur les raisons du report de la date de l’AG initialement fixée. M. ZITOUN a répondu à la première en affirmant que la société avait réussi à obtenir d’excellentes conditions de leasing qui lui est ainsi apparu comme le mode de financement le plus économique. Quant au report de l’AG, il a été décidé suite au changement de l’une des résolutions à proposer à l’assemblée, ce qui a nécessité la tenue d’une réunion du conseil d’administration et l’adoption d’une nouvelle proposition de résolutions.

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