L’administrateur judiciaire de TUNISIE LAIT récemment nommé, M. Salah DHIBI, a présenté aux intermédiaires en Bourse lors d’une réunion marathon le 31/05/2005, le plan de redressement qu’il venait d’élaborer pour tenter


L
’administrateur judiciaire de

TUNISIE LAIT
récemment nommé, M. Salah DHIBI, a présenté aux intermédiaires
en Bourse lors d’une réunion marathon le 31/05/2005, le plan de redressement
qu’il venait d’élaborer pour tenter de sauver la société de ses difficultés
économiques et qui devrait être proposé à ses actionnaires et créanciers ainsi
qu’à la justice.

Les difficultés de

TUNISIE LAIT
n’étant un secret pour personne, M. Dhibi a rapidement rappelé
les principaux indicateurs de son déséquilibre financier (dettes totales de
44,9MDT dont 19,8 de dettes bancaires MLT et 16,4 à CT, fonds de roulement
négatif de 9,9MDT, trésorerie négative de 15,5MDT, pertes cumulées de 16MDT)
ainsi que de ses problèmes d’exploitation (chiffre d’affaires en baisse, prix
des intrants en hausse, prix de vente en stagnation, marge brute d’à peine 2%, 
charges de personnel et financières lourdes représentant ensemble 16% du CA..).

Le plan de redressement qui a été ensuite présenté
comporte trois scénarii mais manquait de l’essentiel : les business plans de
chacune des versions étudiées avec l’horizon prévu pour que la société retrouve
son équilibre financier. Toujours est-il que le sauvetage de

TUNISIE LAIT
devrait passer selon son administrateur judiciaire par des
composantes : l’une « statique » et l’autre « dynamique ».

La première composante de ce plan viserait ainsi
l’assainissement et l’équilibre financier de la société au moyen des actions
suivantes :

1-    
abattement de 3,44MDT de DLMT de la BNA en contrepartie
du transfert du portefeuille de


TUNISIE LAIT
et d’une parcelle de terrain hors d’usage ;

2-    
abondon de 20% des autres dettes bancaires M et CT pour
6,6MDT ;

3-    
consolidation du reste des 13,1MDT de dettes bancaires CT
en DMLT sur 7 ans à TMM +1% ;

4-    
consolidation d’une partie des DCT pour 3MDT sur une
période de 2 à 5 ans ;

Au terme de ces actions qui ramèneraient les capitaux
propres de la société de 2,8 à 9,4MDT, ses DLMT à 29,2MDT et ses DCT à 5,7MDT,
il pourra alors être procédé à l’une des opérations suivantes :

V1 : réduire le capital à
zéro pour absorber la totalité des pertes cumulées et l’augmenter par la suite
de 8MDT (équivalent d’un BFR de 66 jours de CA) ;

V2 : réduire le capital de
50% et l’augmenter par la suite de 8MDT et donc se retrouver avec un nouveau
capital social de 16MDT ;

V3 : réduire le capital de
20% et l’augmenter par la suite de 8MDT et donc se retrouver avec un nouveau
capital social de 20,8MDT.

Ces trois options aboutiraient à une même situation
comptable nette de 17,4MDT mais diffèrent selon l’effort à demander aux anciens
actionnaires dont certains ont déjà manifesté avec véhémence leur refus d’une
réduction de capital.

La seconde composante dynamique de ce plan de
redressement viserait à rentabiliser la société et à lui permettre de renouer
avec les bénéfices, en agissant sur des éléments somme toute très classiques :

-        
redimensionnement de l’activité et recentrage sur les
produits à forte valeur ajoutée ;

-        
redéfinition de la stratégie commerciale et réallocation
des moyens matériels et humains ;

-        
allégement de l’effectif (50 départs) ;

-        
élargissement et dynamisation du circuit de
distribution ;

-        
maîtrise des coûts ;

-        
amélioration de l’effort de communication ;

-        
et, last but not least, développement d’une
cellule de recherche & développement.

La réunion s’est terminée sur un constat partagé par
l’ensemble des présents : dans l’attente de la présentation d’un vrai business
plan, seul élément (et encore !) à pouvoir étayer ces orientations et à
permettre de donner une certaine visibilité à l’avenir de

TUNISIE LAIT
, il est difficile de se faire une opinion. Surtout, connaissant
la réticence de certains actionnaires de référence de la société à l’idée d’une
réduction de capital ayant déjà entraîné l’annulation d’une décision d’AGE,
l’adoption du plan de redressement présenté ne semble pas garantie.

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