Secteur bancaire : Une capacité de résilience prouvée pour le pacemaker du marché actions (Par Tunisie Valeurs)

Tunisie valeurs a publié une étude sur le secteur bancaire dans laquelle Hamza BEN TAARIT, le Directeur de la Recherche, est revenu sur les réalisations de l'exercice 2021 des banques cotées et sur les perspectives 2022 du secteur. L'étude contient pas ailleurs une analyse Scoring des 12 banques cotées, et met à jour les recommndations de Tunisie Valeurs.
 
En 2021, le secteur a connu une collecte dynamique, impulsée par la politique monétaire non conventionnelle de la Banque Centrale et ce, malgré la morosité ambiante et le contexte pandémique. Au même volet de l’activité d’intermédiation, nous notons un ralentissement notable et quasi général de l’activité du crédit en raison de la combinaison de plusieurs facteurs endogènes et exogènes aux banques.
 
L'année dernière a été marquée par une accélération remarquable de la croissance du PNB, en 2021, dopée principalement par les commissions et par les autres revenus. La bonne orientation des commissions trouve son origine dans la récupération du manque à gagner en termes de commissions en raison de la levée des mesures de tarification instituées par la Banque Centrale, en 2020, pour soulager les entreprises et les ménages des répercussions de la crise de la Covid-19. La forte progression des autres revenus est principalement attribuable à la forte activité d’émission de bons du Trésor par l’Etat et par l’amorce de la normalisation de l’activité du commerce extérieur, permettant aux salles de marché de renouer avec les gains de change.
 
La note souligne toutefois une dégradation quasi générale de la productivité du secteur, malgré la bonne tenue du PNB et ce, en raison de l’élargissement prononcé des frais du personnel et de la hausse concomitante des charges générales d’exploitation. L’élargissement de la masse salariale des banques est essentiellement imputable à l’application de l’accord de la place signé en Juillet 2021 prévoyant des augmentations salariales et la révision de l’assiette de calcul de l’indemnité de départ à la retraite de 6 mois à 12 mois. Quant aux charges générales d’exploitation, leur évolution s’explique substantiellement par la hausse des cotisations au fonds de garanties des dépôts bancaires, dopée par la collecte dynamique.
 
Le secteur a fait preuve de résistance au niveau de la qualité du portefeuille, favorisée par le moratoire d’échéances décrété par la Banque Centrale en 2020, et qui s’est poursuivi jusqu’en Septembre 2021 pour les entreprises, et une relative accalmie au niveau du coût du risque bénéficiant principalement de la baisse des dotations aux provisions collectives. La régression des provisions a libéré un important potentiel de croissance profitable pour le secteur. La masse bénéficiaire du secteur coté a, ainsi, retrouvé le chemin de la croissance sans pour autant renouer avec ses niveaux d’avant Covid.
 
2021 a été une année de consolidation de la solvabilité. Cette évolution a profité des conditions de distribution des dividendes imposées par la Banque Centrale, du niveau appréciable des provisions constituées, de la politique de maitrise des risques mise en place par le management des banques cotées, de la décélération de la production des crédits et des levées de dette subordonnée réalisées en 2021.
 
 

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