SERVICOM : Mourad Dimassi s'attend à un dénouement favorable de l’affaire GEM en avril prochain, et présente le nouveau Business Plan

Date: 14/01/2019Unité monétaire: TND
Valeur nominale1Nbre d'actions2 358 000
Dernier cours2.380PER (sur 1 année) / marché4,50x/10,76x
Var. der. clôture %0BPA (sur 1 année)0.529
Bidn.dDer. dividende0
Askn.dDate Distribution06/05/2014
Cap. Boursière5 612 040Var. sur 1 an2.380->2.380
MM(20)-MM(50)2,380-2,380Rdt ajusté depuis le 31/12/2023nc
Echg. quot. moyen (sur une année)0Advance/Decline (sur une année)0 hausses / 0 baisses

L’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE), a abrité le 24 novembre 2020, une communication financière, organisée à l'initiative de l'AIB et de la société SERVICOM.

Mourad Dimassi, PDG de SERVICOM a animé la rencontre, consacrée  à l’avancement du plan de redressement de la société, réalisations 2019 et 2020 et les Perspectives 2021-2024.

La communication financière a été précédée par l'AGO qui a statué sur l'exercice 2018, clôturé par une perte record pour le groupe de 66 MD, lourdement affecté par la situation de la filiale SERVITRA et un niveau de provisionnement proche de 29 MD, qui est venu s’ajouter à la baisse des revenus du groupe face à des charges d’exploitation en forte hausse.

Mourad Dimassi a entamé sa présentation avec un rappel du contexte dans lequel le groupe opère, marqué par la défaillance de l’Etat envers les fournisseurs, notamment les sociétés de travaux publics, l’Etat doit à SERVICOM plus de 32 MD dont 12 MD échus entrainant de graves difficultés de trésoreries en grande partie derrière les déboires de SERVITRA. Cette situation a poussé le groupe à se désengager de l’activité BTP et se concentrer sur ses deux fers de lances à savoir la climatisation et les ascenseurs. SERVITRA a ainsi été admise dans le cadre de la loi des sociétés en difficultés et emploie actuellement 6 personnes pour le suivi des affaires judiciaires et le recouvrement durant une période d’observation qui durera jusqu’en décembre 2020.

 Le groupe s’est également désengagé de l’activité IT Telecom au cours du premier trimestre 2020 avec la liquidation de SERVICOM IT.   

Pour rappel, durant les neuf premiers mois de 2020, le groupe a enregistré une baisse de 46% de ses revenus consolidés, à 6,4 MD, avec l’arrêt de l’IT et le désengagement progressif du BTP, l’activité climatisation a observé une reprise « conséquente » après un net ralentissement dû au mouvement de panique durant la crise sanitaire COVID-19.    

Pour les années à venir, SERVICOM se focalisera donc sur ses deux activités phares, la climatisation et les ascenseurs. Mourad Dimassi parle d’une amélioration de la rentabilité malgré la baisse du chiffre d’affaires due à l’image fortement touchée de la société et aux conséquences de la pandémie en 2020. Le PDG évoque toutefois un retour de la confiance de plusieurs clients de renommées et un carnet de commande prometteur sur des projets à fortes marges. SERVITRADE et SERVICOM Industrie ont par ailleurs bénéficié d’une amélioration de la notation BCT, et d’accord de consolidation avec les banques, en plus de l’obtention d’une garantie de l’Etat pour un prêt de 1,9 MD dans le cadre des mesures en faveur des sociétés impactées par la crise COVID-19.

Sur les ascenseurs, le groupe vise actuellement une relance de l’export avec une optique de distribution, via le recrutement et la formation de distributeurs locaux. Les ascenseurs SERVICOM sont reconnus tunisiens malgré un taux d’intégration de seulement 58%,  qui a stagné ses deux dernières années  en raison des coûts élevés de la recherche et développement. Il sera également question de poursuivre le développement de l’activité monte-charges qui a permis de compenser le ralentissement des revenus ascenseurs face à la frilosité de l’investissement et au secteur immobilier qui connait une certaine léthargie.

D’au autre coté, le groupe compte lancer son projet de froid industriel, pour profiter du gap existant sur le marché tunisien, surtout en matière de SAV.  

Parallèlement, le groupe se bat pour recouvrer ses créances envers l’Etat, Dimassi a insisté sur le caractère « politique »  de cette question, l’Etat se trouve devant plusieurs priorités mais il se penchera un jour où l’autre sur la question des fournisseurs de travaux publics, les dossiers en justices totalisent déjà 22 MD, d’autres portant sur près de 15 MD d’impayé n’ont pas été initiés faute de moyen financiers a indiqué le PDG.

Concernant l’affaire GEM, l’expert-évaluateur a estimé le montant des dommages et intérêts entre 6 et 10 ~millions d’euros, un montant fortement révisé à la baisse puisque les instances ont retenu le pourcentage détenu par SERVICOM Holding en tant que signataire du contrat initial. Les dépenses nécessaires pour cet arbitrage ont été estimés à 560 mille euros, un investissement selon Mourad Dimassi car ils seront récupérés en cas de dénouement favorable pour lequel le PDG semble très confiants. La sentence finale est attendue courant avril 2021. La clôture de cette affaire permettra de soulager la trésorerie et finaliser le schéma financier pour l’éventuelle levée de fonds afin de rembourser la totalité de l’emprunt obligataire. Le groupe procédera par la suite à la liquidation  ou au désengagement de SERVITRA. La société a des chances réelles d’être rachetée dans le cadre d’une vente judiciaire, elle dispose du matériel, des agréments et des références pour prendre part à des appels d’offres, deux sociétés ont d’ailleurs exprimé leur intérêt pour cette reprise, a affirmé Dimassi.  

Sur le plan des chiffres,  le groupe prévoit un chiffre d’affaires consolidé de 11,7 MD en 2021, puis 13,7 MD en 2020 avant d'atteindre 17,4 MD à l’horizon 2024. La marge brute passera de 4,1 MD en 2021 à 4,5 MD l’année suivante, puis 5,1 MD en 2023 et 5,8 MD en 2024, selon le nouveau Business Plan présenté par Mourad Dimassi. Le groupe table sur un EBIT de  1,2 MD en 2021 et 2 MD à fin 2024. Le résultat net est attendu à 539 mille dinars en 2021, et devrait, selon les projections du groupe, suivre un TCAM de 39% pour atteindre 1,2 MD en 2024.

Il s’agit là d’un Business Plan conservateur selon le management, car ne tenant pas compte des affaires encours avec l’Etat et le fonds GEM, et de certains grands projets sur lesquels le groupe est bien placé, Dimassi a cité comme exemple, le mall de Sfax où le projet la Cigale…

Interrogé sur l’avenir de SERVICOM en Bourse, Mourad Dimassi a affirmé qu’un retrait n’est pas à l’ordre du jour,  surtout que l’opération implique beaucoup de cash qui fait défaut actuellement. Notons que depuis le début de l’année, le titre SERVICOM affichait un rendement de 249% à la fin de la séance du 24 novembre, et cotait à 2,130 DT.

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