BNA : Compte rendu de l'Assemblée Générale Ordinaire du 24 août 2011

Date: 14/01/2019Unité monétaire: TND
Valeur nominale5Nbre d'actions32 000 000
Dernier cours16.990PER (sur 1 année) / marchén.dx/10,76x
Var. der. clôture %0BPA (sur 1 année)-1.17
Bidn.dDer. dividende0
Askn.dDate Distribution
Cap. Boursière543 680 000Var. sur 1 an16.990->16.990
MM(20)-MM(50)16,990-16,990Rdt ajusté depuis le 31/12/2023nc
Echg. quot. moyen (sur une année)0Advance/Decline (sur une année)0 hausses / 0 baisses

La première AGO de la Banque Nationale Agricole après la révolution du 14 janvier a eu lieu durant la soirée ramadanesque du 24 Aout 2011 soit prés de deux mois de retard par rapport au délai réglementaire. Les raisons de ce retard ont été explicitées par le nouveau Président Directeur Général M Jaafar Khatteche, qui y évoque notamment la nécessité de fournir aux CAC le temps matériel nécessaire pour accomplir leur mission d’audit approfondi après les événements qu’a connue la Tunisie. Le rapport d’audit des nouveaux Commissaires aux comptes a ainsi été finalisé le 20 juillet 2011 .

L’assistance a plutôt été attentive aux réserves exprimées par les commissaires aux comptes, M Abderrazek Gabsi et M Samir Abidi. On est passé ainsi des opinions fades sans grande utilité pour les investisseurs exprimées dans les anciens rapports généraux et spéciaux des CAC à des opinions plus pertinentes et constructives, essayant de relever d’une part les aberrations constatées lors de l’établissement des Etats Financiers individuels et consolidés, et d’autre part, de rapporter les disfonctionnements observés au niveau des systèmes d’information et de contrôle interne de la banque et ses filiales. Plus de 240 points ont été détaillés dans trois volumes remis par les CAC à la Direction Générale pour y apporter les éclaircissement et rectifications nécessaires ainsi qu’à la Banque Centrale de Tunis ; M Gabsi affirme que l’examen et le suivi de ses points soulevés devraient se poursuivre puisque certains comptes restent à apurer au plus vite pour repartir du bon pied. D’aucun ne remet en cause la nécessité d’inculquer la culture de transparence dans la deuxième banque publique du pays pour retrouver la confiance des investisseurs et clients. M Khatteche pensait surtout aux bailleurs de fonds étrangers si jamais la banque se trouvera obligée d’y avoir recours. Ainsi, on a pu remarquer dans les Etats Financiers 2010 de la BNA, des notes explicatives enrichies, des informations qualitatives exhaustives, des formules et des hypothèses utilisées pour estimer certaines provisions et risques, chose rarissime dans les rapports comptables des sociétés cotées tunisiennes.


Les présents ont soulevé les problèmes de mauvaise gestion de l’ancienne direction quant à l’octroi des crédits, l’exigence des bonnes garanties, alors que certains ont contesté l’ancienne politique d’octroyer des mains levées à tort et à travers sans qu’il y est remboursement complet des créances ou en dépit de l’existence d’impayés; Les CAC ont informé les présents que certains faits délictueux ont été révélés en date du 13 mai 2011 au Procureur de la République se rapportant essentiellement à des financements accordés aux membres de la famille Ben Ali , ses alliés et d’autres bénéficiaires à des conditions avantageuses ainsi que des abandons de créances et autres opérations contraires à la réglementation en vigueur. Les dégâts occasionnés par l’ancienne gestion semblent difficile à cerner, ce qui explique l’étendue des réserves et observations formulées par les auditeurs, touchant à tous les champs d’activité de la banque. L ’état des lieux dressé, continuera, vraisemblablement, à produire ses effets sur la situation financière de la banque. A ce propos, la BCT vient de se saisir d’une des remarques des CAC pour exiger l’annulation de reprises de provisions d’un montant de 10.8 millions de DT en raison de l’absence d’évaluations récentes par des experts indépendants de certaines garanties prises en compte par la BNA sur la base d’anciennes évaluations. La BCT a, en outre, exigé la constatation d’une provision de 2.7 MD au titre des financements accordés à SOFINREC, la filiale de recouvrement de la BNA. Le bénéfice net de l’exercice 2010 s’en trouve grevé de 8,767 MDT sous l’effet des modifications apportées passant de 40,937 MD en 2009 à 43,828 MD en 2010.



Au volet du redressement fiscal, les montants demandés par l’administration fiscal respectivement de 19.298 MD en principal et 998 mille DT en report d’IS, ont été révisés à la baisse à 9.631 MD pour le premier et à la hausse pour le deuxième, à 2.155 MD. La BNA a accepté cette notification, que le nouveau PDG juge, à juste titre, beaucoup moins contraignante que les redressements formulés à d’autres banques de la place. M Gabsi avertissait, néanmoins, que l’exercice 2010 n’a pas été couvert par cette vérification approfondie, portant sur la période 2006-2009, d’où un provisionnement supplémentaire de 2 MD, qui doit se greffer aux 8.592 MD, venant à corriger les capitaux propres d’ouverture de 2010.
A l’image des autres banques de la place, la BNA a procédé pour la première fois à provisionner les avantages postérieurs à l’emploi qui seront dus par son personnel. Il s’agit des indemnités de départ à la retraite et assurance groupe des retraités dont le montant a été estimé à 17.947 MD. Ces mesures ont été bénéfiques pour la banque et la nouvelle équipe dirigeante, insiste M Khattech, qui a remercié les CAC pour l’effort qu’ils ont déployé tout au long de ces derniers mois. Il a promis que les points en suspens seront apurés dans les plus brefs délais. Il est à rappeler par ailleurs que le rapport du CAC a fait remarquer que les dégâts subis suite aux événements de la révolution du 14 janvier n’ont pas encore été quantifiés. Leur incidence financière ne peut être estimée de manière fiable ;

Sur le plan opérationnel, le management de la BNA a procédé à une présentation exhaustive des indicateurs d’exploitation. On y remarque que le produit net bancaire a connu un accroissement soutenu de 8,3% à 261,6 MD. La part de la marge nette d’intérêt reste prépondérante à 66% du PNB contre 18% pour les commissions. Le nouveau management a promis d’œuvrer à faire augmenter la part des commissions pour qu’elle arrive à couvrir les frais du personnel à l’égard des banques performantes. Le coefficient d’exploitation a connu une amélioration de 2.7 points baissant à 47.8% en 2010 contre 50.5% en 2009. Concernant l’évolution de la toxicité du bilan, les créances classées sont passés de 687.674 MD à 909.971 MD, soit de 11.9% à 13.14% du total des créances. La plus importante aggravation a concerné les créances de la classe 4 qui ont atteint 285 MD à fin 2010 contre 157 MD en 2009, et ce par suite de la détérioration de la solvabilité d’un organisme stockeur public client de la banque. Il est à préciser que la banque a reçu une lettre de confort de l’Etat sur les engagements de ladite relation. Cet élément ne devrait pas inquiéter outre mesure les investisseurs qui n’ont pas à négliger l’aléa moral très fort dans le cas de la BNA, a fait observer un analyste, présent à l’assemblée ;


Enfin, au niveau consolidé, le résultat net consolidé de l’exercice 2010 a atteint 46.676 MD dont 40.629 MD provenant de la société mère, 2.084 MD de la BNA-Capitaux, filiale d’intermédiation boursière et 1.768 MD généré par le groupe immobilier, qui demeure l’un des plus rentables de son secteur. Pour l’avenir, le nouveau PDG demeure très confiant quant au potentiel du groupe BNA. Il a tenu, à maintes reprises, à rassurer les actionnaires sur la solidité financière de la BNA. Une recommandation à faire noter la banque par une agence de rating a retenu l’attention des présents.

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